Le 27 juillet 2019
Eiffel nous offre un nouvel opus de son œuvre magistrale !
- Artiste : Artistes musique
- Chanteur : Romain Humeau
- Ensemble musical : Eiffel
- Genre : Rock
- Label : Pias
- Date de sortie : 26 avril 2019
Notre avis : Après Foule Monstre, sorti en 2012 et deux albums "solo" (même si ce sont les mêmes acteurs) de Romain Humeau, Eiffel poursuit son chemin en sortant Stupor Machine. .
Le groupe maîtrise l’art suprême d’alterner les ballades et le résolument péchu. Dans Stupor Machine , comme dans toute la discographie d’Eiffel, il y a une façon de s’exprimer qui lui est propre et nous bouscule. Ce qui séduit aussi chez eux, c’est leur état d’esprit artisanal et pur, leur foi artistique, leur sincérité envers et contre tout, jusqu’au bout. Ils suscitent une infinie estime. Romain Humeau a une parenté d’écriture avec Boris Vian et Noir Désir, qui se caractérise par un maniement extraordinaire des mots, une façon surprenante de les assembler, de les étirer, de les accoupler pour en sortir du nectar.
Eiffel sait mettre à mort la facilité. Le groupe excelle dans la recherche, la construction, la complexité pour servir de la fluidité à l’auditeur. Ça n’empêche pas des spontanéités musicales qui font respirer l’ensemble. Le tout exige un travail très minutieux, qui aboutit à un résultat magistral. Romain et Estelle Humeau, Nicolas Courret et Nicolas Bonnière sont d’immenses artistes.
A travers toute sa discographie (et celle de Romain Humeau en "solo"), c’est dans les ballades qu’Eiffel et son chanteur excellent. Toutefois, il est un peu dommage d’avoir produit quelques morceaux à bruits, façon boum-boum d’ados. Parfois, Eiffel s’est trompé, à notre avis, dans le choix des singles, pour promouvoir ses albums (par exemple Place de mon cœur au lieu de Milliardaire , sur l’album Foule Monstre ). Comme s’il y avait toujours la volonté de se mettre en marge du "système" ou au contraire essayer maladroitement (ou être forcé) de rentrer dans le "format". Mais à qui la faute ? Dans Stupor Machine, c’est Cascade qui a été mis en avant… puis Chasse Spleen , mais il y a, comme à chaque album, de nombreuses pépites ou passages à découvrir et à écouter en boucle.
Pêcheur Pêcheur nous offre un torrent d’énergie et nous éclabousse grâce à son adrénaline. Gravelines a étonnamment des résonances de cave à jazz et nous parfume la tête. Hôtel Borgne , c’est du Eiffel pur jus, pressé et vitaminé. Chocho est de la même veine que l’excellent Tes Vanités sur Tandoori .
On ne peut qu’inciter à aller les voir en concert. Chaque fois, on éprouve le sentiment d’assister à un moment privilégié. Une grosse tournée est programmée et le groupe se produira à La Cigale le 14 novembre 2019, mais c’est complet. Eiffel vient également d’annoncer qu’il fera le Trianon le 13 mars 2020.
Il y a des auteurs, des musiciens qui nous accompagnent tout au long de la vie, comme une ressource intarissable. Eiffel est de ceux là. Clairement, inlassablement.
Eiffel - Stupor Machine (2019)
Liste des chansons(toutes écrites et composées par
Romain Humeau)
1. Big Data 3:20
2. Cascade 3:40
3. Manchurian Candidate 2:09
4. Chasse spleen 4:17
5. Miragine 3:45
6. N’aie rien à craindre 4:10
7. Pécheur, pécheur 1:38
8. Hôtel borgne 4:36
9. Oui 4:39
10. Chocho 4:02
11. Gravelines 4:04
12. Escampette 3:16
13. Terminus 5:16
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Yann Landry 28 juillet 2019
Eiffel, "Stupor Machine" - la chronique de l’album
Un album radical et marquant. Le groupe ne jouit mystérieusement pas d’une large audience, n’accède pas aux Victoires de la Musique, alors qu’il possède tous les atouts musicaux pour tous nous emballer populairement. Problème d’époque ? Probablement. Eiffel n’est pas branché, connecté comme les autres, le buzz et autres conneries, ce n’est pas leur genre. Romain Humeau aime développer, prendre le temps de comprendre et d’expliquer. Cela se ressent sur leur communication "obligée" sur les réseaux sociaux, à mille lieux des fariboles et bagatelles de la com’ habituelle 2.0. Et c’est tant mieux pour ne pas tomber dans le prémâché, dans le formaté. On a besoin de tels artistes. L’album se finit avec un divin "Terminus" sous forme de requiem où l’on nous incite à regarder, à prendre le temps de réfléchir, peut-être pour ne pas devenir affreux collectivement. A nous tous d’y faire attention.