Le 9 février 2019
Un petit western, mené par la caméra nerveuse de Don Siegel.


- Réalisateur : Don Siegel
- Acteurs : Lee Marvin, Audie Murphy, Faith Domergue, Stephen McNally, Susan Cabot, James Anderson, Eugene Iglesias
- Genre : Western
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h17mn
- Titre original : The Duel at Silver Creek
- Date de sortie : 19 mars 1954

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– Année de production : 1952
Résumé : Silver Kid prête main forte au Marshal Tyrone, le shérif de Silver Creek, pour mettre hors d’état de nuire une dangereuse bande armée.
Critique : Dans la belle carrière de Don Siegel, Duel sans merci ne brille pas particulièrement, la faute sans doute d’abord à un scénario plutôt incohérent et à des dialogues à la plaisanterie facile (et, incidemment, d’une misogynie joyeuse) : l’enjeu principal (une double vengeance) se perd dans des rebondissements plats et stéréotypés. On mesurera d’ailleurs le degré de sérieux du film aux noms et surnoms des personnages (L’Éclair, Silver Kid, Johnny Sombrero, Face de Rat, Beaux Yeux). Mais dans cette histoire inutilement compliquée, l’amateur dénichera quelques curiosités amusantes : ainsi le marshall-narrateur, interprété sans grande finesse par Stephen McNally, est-il constamment dépassé par les événements et ne voit-il pas le double jeu de la retorse « Beaux Yeux » ni que la jeune « Dusty » est amoureuse de lui, alors qu’il soupçonne à tort son adjoint. Plus original encore, on verra dans ce petit western une femme étrangler un blessé avec une froideur stupéfiante. C’est d’ailleurs ce personnage, Opal dite « Beaux Yeux », qui fait le sel du film, bien plus que les deux héros trop conventionnels ; même si on aime Audie Murphy, on ne peut que constater la transparence de son rôle.
Mais l’attrait de cette série B vitaminée, c’est le rythme imposé, sa brutalité : dès le début, un homme est tué à bout portant pour lui voler sa mine, et ça n’arrêtera plus. On passe d’un traquenard à une fusillade ou un duel en un ballet virevoltant. Autant dire qu’on ne s’ennuie pas, l’énergie ne se démentant jamais : la délivrance de Dusty est ainsi remarquable de concision et de précision. Mais plus largement, cette énergie folle est dopée par la caméra labile de Siegel et un montage percutant. Le cinéaste soigne ses travellings (les chevauchées) et ses scènes d’action, tout en se laissant aller à quelques plans esthétisants (un cadavre sous la pluie) ; il livre un exercice de style certes mineur, mais constamment agréable.
Le test vidéo
Les suppléments :
Patrick Brion raconte la genèse burlesque du film (8mn30) avant de consacrer un court module à Audie Murphy, trop rapide et par ailleurs déjà vu (5mn30). À quoi s’ajoutent une galerie photos et la bande annonce.
L’image :
Malgré des défauts minimes (légers flous, rares parasites), la copie est propre, stable et les couleurs plutôt respectées.
Le son :
La seule piste disponible (Mono 2.0) a conservé la vivacité des dialogues, bien que de légères dissonances les entachent. Néanmoins, pour un film de 1952, le son reste clair et les dialogues audibles. Pas de VF.
– Sortie du combo DVD + Blu-ray : 19 janvier 2019