Le 25 juin 2003
- Scénariste : ARANEGA, Diego
Rencontre avec Diego Aranega à l’occasion du Salon Paris-BD. Le dessinateur nous parle sans langue de bois de Focu, le personnage le plus politiquement correct de la BD.
Diego Aranega nous parle sans langue de bois de Focu, le personnage le plus politiquement correct de la BD.
"Tu ne diras pas, tu diras plutôt"... Comment est née cette idée et le personnage de Focu ?
"Tu ne diras pas, tu diras plutôt", c’est la genèse, le principe qui a donné son nom à Focu. C’est un personnage que j’ai créé quand j’étais aux Beaux-Arts de Nancy, en 1994. Je l’ai dessiné sans savoir dans quoi j’allais l’utiliser et je suis tombé sur un guide des bonnes manières de la baronne de Staff, qui explique les choses à faire et à ne pas faire en société. J’ai alors publié Focu dans un fanzine qu’on avait monté avec des amis des Beaux Arts et qui s’appelait Ne pas avaler. L’été est passé et j’ai sonné à la porte du magazine XL qui venait de sortir son premier numéro. La directrice artistique et le rédac chef ont flashé sur Focu, qui est devenu la mascotte du magazine. Ça a duré six ans puis XL s’est arrêté. On a repris le personnage aux éditions Paquet, en le reformatant, avec un décor, des couleurs et en enrichissant son univers...
Pourquoi ne pas avoir repris le principe de la mise en situation dans le nouvel album ?
En fait, il s’agit d’un numéro zéro, même s’il est composé de 90 % de nouvelles aventures. Dans la chronologie de Focu, c’est vraiment la genèse. Le véritable numéro 2 sera un road-movie sur un week-end, une succession de strips, un parcours de la séduction de Focu, qui sortira à la fin de l’année...
Focu existe parce que vous êtes entouré de faux-culs ?
Focu existe parce que je vis en société, ce qui implique de composer un minimum, de ne pas balancer des vérités toutes crues. Ce que j’entendais autour de moi m’a démontré que tout le monde avait en lui un petit pourcentage de Focu. Et tout le monde se retrouve et s’identifie très vite dans Focu ! Les 110 commandements, c’est la bible des temps modernes !
Les droits d’auteur de Focu vous mettent désormais à l’abri du besoin ?
Je pourrais vivre avec les droits d’auteur de Focu mais ce ne serait pas suffisant pour mon train de vie qui est beaucoup plus élevé (Rires). En fait je travaille principalement pour la presse, ce qui représente les trois quarts de mon activité. J’ai un statut de journaliste et je suis avant tout un illustrateur de presse. Mais le livre, c’est le meilleur moyen pour laisser une trace.
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