Tu seras mon fils
Le 9 septembre 2012
L’unique film autrichien de Preminger est une comédie sentimentale à résonance sociale, pleine de verve et de vivacité . A découvrir au cours de la rétrospective que la Cinémathèque Française consacre à ce grand cinéaste du 30 août au 8 octobre 2012.
- Réalisateur : Otto Preminger
- Acteurs : Hansi Niese, Attila Hörbiger, Ferdinand Maierhofer, Adrienne Gessner, Maria Waldner, Betty Bird, Hans Olden, Vilma Degischer
- Genre : Comédie dramatique, Comédie musicale
- Nationalité : Autrichien
- Durée : 1h16mn (ou 1h27mn)
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– Sortie en Autriche : 21 décembre 1931 à Vienne, Sascha-Palast
L’unique film autrichien de Preminger est une comédie sentimentale à résonance sociale, pleine de verve et de vivacité . A découvrir au cours de la rétrospective que la Cinémathèque Française consacre à ce grand cinéaste du 30 août au 8 octobre 2012.
L’argument : En 1927, un jeune homme qui a été pendant dix ans prisonnier de guerre en Russie revient à Vienne où il n’a plus de famille et où personne ne l’attend. Errant le soir au bord du Danube il sauve une fillette de la noyade mais s’en va avant que le journaliste qui a assisté à la scène (il promenait son chien) ait pu noter son nom.
Frieda, une veuve d’un certain age qui tient une petite épicerie, croit reconnaitre les traits de son fils Franz disparu à la guerre dans le portrait dessiné du héros anonyme de fait divers qui paraît le lendemain en couverture du journal. Elle part à sa recherche et finit par le retrouver dans un foyer de sans abris.
Frieda est tellement heureuse d’avoir retrouvé son Franz que ni lui ni la voisine Rosa n’ont le courage de la détromper. Elle insiste pour qu’il l’accompagne à la fête d’anniversaire d’Annie Huber, la fille d’un riche homme d’affaires qui était autrefois simple chauffeur de taxi et ami de son mari.
Annie est restée très liée à Frieda malgré l’écart social qui s’est creusé au fil des ans mais son père renie désormais ses origines modeste. La jeune femme a invité sa vieille amie à l’insu de ses parents, et les deux prolétaires sont refoulés à l’entrée de cette soirée du grand monde.
Après une altercation avec son père Annie quitte elle-même la fête en cachette pour rejoindre Frieda et Franz.
Notre avis : Acteur, assistant de Max Reinhardt puis metteur en scène de renom, directeur du Theater in der Josephstadt de Vienne, Otto Preminger fut presque exclusivement homme de théâtre jusqu’à son départ pour les Etats Unis en octobre 1935. Le réalisateur de Laura et du Cardinal continuera d’ailleurs, jusque dans les années 60, à mettre en scène régulièrement des pièces à New York entre deux films à Hollywood.
- Die große Liebe (1931)
Die große Liebe (Le grand amour)*, première, et seule, expérience cinématographique de sa période autrichienne*, respire la joie de découvrir un nouvel instrument et réjouit par une profusion d’effets visuels et sonores (parfois un peu gratuits) mais profite surtout de l’expérience scénique du cinéaste débutant. Celui-ci sait mettre en situation des acteurs au métier sûr et obtenir d’eux des compositions savoureuses , à la fois fortement caractérisées, voire proches de la caricature, et subtiles, soucieuses du détail juste.
- Die große Liebe (1931)
On sera particulièrement sensible à l’étonnante présence passive de l’admirable Adrienne Gessner, dans le rôle de la voisine Rosa qui tire les cartes et observe ce qui se passe sans réellement intervenir.
Quant à la très populaire Hansi Niese (quarante ans de carrière à l’époque !), dans celui, énorme, de cette mère qui décide, faussement dupe, que son fils mort à la guerre est revenu, elle en fait certes des tonnes mais ne se départit pas d’une pointe humour facétieux qui allège, et donc intensifie encore, la forte charge sentimentale de nombreuses scènes.
- Die große Liebe (1931)
L’ensemble garde un ton de comédie débridée, à l’enjouement un brin forcé (l’ahurissante séquence musicale de la fête d’anniversaire avec son inénarrable taureau digne du cheval de acteurs ambulants ) mais bénéficie d’un ancrage réaliste précis dans un contexte de crise sociale et économique. La gravité pointe souvent le nez sous la drôlerie : le mendiant qui demande au héros penché sur la balustrade du pont de lui offrir son manteau avant de se jeter à l’eau ; la mère de la fillette sauvée de la noyade peu soucieuse de s’attarder sur le quai (du genre : vous m’excuserez, mais j’ai quelque chose sur le feu) ; ou encore l’insupportable bêtise arrogante des nouveaux riches lors de la séquence de la fête.
Bref : un film pas si mineur dans la filmographie de Preminger et qu’on a grand plaisir à découvrir.
- Die große Liebe (1931)
- Die große Liebe (1931)
*A ne pas confondre avec le film homonyme, mais au scénario complètement différent, Die große Liebe, Allemagne 1942, réalisé par Rolf Hansen, avec Zarah Leander et Paul Hörbiger (frère d’Attila Hörbiger).
*Mais pas son seul film tourné en langue allemande, puisqu’il y a aussi Die Jungfrau auf dem Dach, version alternative de The moon was blue (1952-53) dans laquelle Hardy Krüger, Johanna Matz et Johannes Heesters remplacent William Holden, Maggie McNamara et David Niven. Ce film a visiblement été oublié par les programmateurs de la rétrospective.
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