Des enfants qui s’aiment

Un film léger pour aborder un sujet grave : l’enfance battue et violentée, seule contre un monde adulte hostile.

L’argument : Eliane, neuf ans, part en vacances à la montagne, avec sa mère, ses frères et sœurs. Ce sera pour elle l’occasion de sympathiser avec Juliette, une petite fille de son âge, avec un couple de jeunes bergers et avec la chèvre Biquette. Mais ce sera aussi le temps de la cristallisation des tensions familiales, avec une mère violente et dépressive, des sœurs jumelles aigries et méchantes et un frère qui tente de remplacer le père absent par un surplus d’agressivité.

Notre avis : Le film est porté à bouts de (petits) bras par le personnage d’Eliane pour lequel le réalisateur a grandement bien fait de ne pas chercher d’interprète ailleurs que dans son entourage : sa fille Elbéra Volta est incroyable de justesse et passe du rire aux larmes avec une grande facilité. On ne peut que s’attacher à son petit minois boudeur et frondeur face à la violence adulte.
Peut-être par contraste, les autres personnages dans leur ensemble n’atteignent que rarement sa finesse et nombre de leurs répliques semblent outrées ou carrément fausses. C’est dommage car l’histoire, que l’auteur a voulu simple, tend à un équilibre judicieux. Certaines images du bonheur semblent certes convenues, comme cet envol de ballons accompagné d’un enseignement sur l’éphémère ; d’autre part, quelques considérations sur l’existence donnent un aspect moralisateur aux "jolis moments" de ces vacances. Mais ces petits travers difficilement évitables avec un pareil sujet ne gâchent pas le plaisir de cet élégant petit film qui fait souvent preuve de pertinence dans la psychologie de ses personnages.