Le 14 mai 2012
- Réalisateurs : Ken Loach - David Cronenberg - Abbas Kiarostami - Michael Haneke - Jacques Audiard
- Festival : Festival de Cannes 2012
Ils aiment Cannes, ont déjà été en compétition, ont d’ailleurs gagnés des prix et y retournent cette année en tentant leur chance une nouvelle fois. Petite mise au point sur leur carrière et leurs aventures cannoises.
Audiard, Loach, Haneke, Cronenberg, Kiarostami. Cinq noms qui ont marqué les esprits cinéphiles, mais aussi l’histoire de Cannes. A travers le présent article, je vous propose de vous remémorer quelques films ayant marqué la filmographie de ces réalisateurs, mais surtout leurs relations avec l’un des plus grands festivals de cinéma au monde. En avant !
Jacques Audiard
Fils du dialoguiste et cinéaste Michel Audiard, Jacques se met à écrire pour le cinéma avec et pour son père. En 1974, il écrit Bon Baisers … à lundi (de Michel Audiard). Et puis les travaux d’écriture s’enchaînent. Le Professionnel (Lautner), Mortelle Randonnée (Miller), Saxo (Zeitoun). Il sera aussi l’assistant réalisateur de Polanski pour Le Locataire, en 1976. Ce goût pour le cinéma l’amènera donc à faire ses propres débuts dans la réalisation. En 1994, à l’âge de 42 ans, il réalise son premier long métrage, aux côtés de Jean-Louis Trintignant et Matthieu Kassovitz : Regarde les hommes tomber. Il retrouvera ces deux acteurs deux ans plus tard avec son deuxième long : Un héros très discret. S’enchaîneront ensuite Sur mes lèvres (avec Emmanuelle Devos) en 2001, bien accueilli par la presse cinématographique, puis De battre mon cœur s’est arrêté avec Romain Duris en 2005. Audiard fils est consacré à Cannes en 2009 pour son film Un Prophète, formidable drame au sein du milieu carcéral où sera découvert pour la première fois le jeune Tahar Rahim (Or Noir, Love and Bruises, Les Hommes Libres). Cette année, Audiard repart en compétition à Cannes avec son nouveau film, De rouille et d’os , où il met en scène Mario Cotillard (Inception, La Môme) et Matthias Schoenaerts (révélation de Bullhead). La jeune actrice qui incarnait il y a quelques années Piaf, se voit maintenant en dresseuse d’orques amputée de ses deux jambes et qui rencontrera bientôt un marginal sans argent… pour le meilleur et pour le pire.
La bande annonce (De rouille et d’os) :
Ken Loach
Cinéaste anglais engagé, prenant parti pour la cause ouvrière, Ken Loach est sûrement un des cinéastes les plus attendus cette année sur la Croisette. Palmé en 2006 pour Le vent se lève, un drame sobre sur les révolutionnaires Irlandais, il présente cette année une comédie dramatique sur le thème de la distillerie, eh oui ! Le film suivra un jeune paumé, sorti de prison et intégrant une distillerie, où il découvrira un don pour la dégustation de whisky. Loach a choisi un terme technique pour titre à son film : La part des anges ! Dans le jargon du parfait petit distillateur, la part des anges définit le volume d’alcool s’évaporant lors du vieillissement en fût. N’oublions pas que Loach est l’auteur d’excellents films, comme Family Life, Kes, Looking for Eric (comédie « footballesque » avec Eric Cantona !) ou encore Sweet Sixteen. Espérons que son nouveau film nous séduira autant !
Michael Haneke
Haneke a raflé presque tous les prix cannois. Grand prix du jury avec La pianiste, prix de la mise en scène avec Caché, et la palme d’or avec Le ruban blanc en 2009. Et encore, tout cela sans compter les nombreuses nominations : Funny Games (qui mènera à son propre remake Funny Games U.S.), Le temps du loup, et Code inconnu. Habitué donc de la compétition à Cannes, Michael Haneke revient cette année avec son nouveau film, Amour , dans lequel on retrouvera pour notre plus grand plaisir l’acteur Jean-Louis Trintignant. Le film sera un drame racontant l’histoire d’amour que vivent deux octogénaires au crépuscule de leur vie. Selon les producteurs, Amour serait un film bouleversant, qui aborde un sujet tabou : l’approche de la mort. On attend donc Haneke à nouveau avec impatience. Obtiendra-t-il le prix du meilleur scénario et pourra-t-il ainsi se vanter d’avoir raflé chaque prix ? Ou peut-être une deuxième palme d’or ? Réponse le 27 mai, à la clôture du festival.
David Cronenberg
Dans la famille « je suis un habitué de Cannes », j’appelle David Cronenberg. Il y a cinq ans il signait un fragment du film Chacun son cinéma, où 34 cinéastes exposaient leur vision d’une salle de cinéma. Un privilège que Cronenberg doit à sa filmographie. Plusieurs fois nommé à Cannes, il n’est reparti qu’avec le prix spécial du jury en 1996, pour le sulfureux Crash, un spectacle choc mettant en scène Holly Hunter, James Spader et Rosanna Arquette. Pour cette 65ème édition, il revient avec un nouveau long-métrage, Cosmopolis , et une jeune « star » mondiale : Robert Pattinson. Un grand rôle et donc une grande responsabilité est cette année sur les épaules du jeune héros de la saga Twilight. Une belle carte de jouée de la part de Cronenberg, qui concourt face à de sacrés candidats à la palme d’or. Rappelons tout de même que David Cronenberg est l’heureux papa de films comme Les promesses de l’ombre, A history of violence, eXistenZ, ou le plus récent A dangerous method, où il s’intéressait avec simplicité et talent aux débuts de la psychanalyse. Toutefois, on dénote dans Cosmopolis, l’absence de l’acteur Viggo Mortensen, pourtant un habitué du cinéaste.
La bande annonce (Cosmopolis) :
Abbas Kiarostami
Sous ses lunettes noires, Abbas Kiarostami cache bien son jeu. On a beaucoup parlé lors de l’annonce officielle de la sélection cannoise de Cronenberg et Audiard mais finalement très peu de Kiarostami. Pourtant, le cinéaste iranien est loin d’être exilé de la compétition. Est-il nécessaire de rappeler qu’il osait écraser en 1997 des auteurs comme Cassavetes, Haneke, Egoyan, Wenders ou Wong Kar-Wai, en brandissant aux côtés de Shohei Imamura (lauréat pour l’Anguille), la tant convoitée Palme d’or. Le film gagnant était Le goût de la cerise, un « road movie » (?) étonnant, curieux et en fin de compte très philosophique. Cette année, il présente Like someone in love , un drame se déroulant au Japon et qui promet d’être intéressant. Nous surprendra-t-il encore ? Quoiqu’il en soit, petit flash-back : en 2010 il était nommé pour Copie Conforme (avec Juliette Binoche), et 2002 pour Ten. Côté récompenses, il gagne le prix spécial du jury en 1999 à la Mostra de Venise avec Le vent nous emportera. En deux mots : Kiarostami est inéluctablement un pilier de Cannes, et se veut être incontournable.
Avec ces cinq grand noms, la compétition s’avère déjà être serrée. Mais n’oublions pas non plus les autres participants, tout aussi dangereux : Leos Carax (qui présente Holly Motors), Alain Resnais (Vous n’avez encore rien vu), John Hillcoat (auteur de La route, il présente cette année Lawless), Walter Salles (après Carnets de Voyage, le revoilà avec Sur la Route), Matteo Garrone (Reality), Andrew Dominik (Killing them softly), Jeff Nichols (Mud) et aussi le roumain Cristian Mungiu (présentant Beyond the hills). Attention, ça va donner !
Galerie Photos
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