Ces dés sont jetés !
Le 23 juillet 2004
Nouveau mélange détonnant de rock et d’électronique pour ce quatuor de Brooklyn qui s’assagit quelque peu.
- Artiste : Black Dice
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Grâce à ses boucles explosives et magiques, ce quatuor de Brooklyn se fraye un chemin à travers les méandres du rock expérimental d’aujourd’hui. Et ce sans boussole.
Pour qui a eu la chance d’assister à une prestation live de Black Dice (Printemps de Bourges et Route du Rock 2003, Fondation Cartier...), nul besoin d’explication, car le groupe joue de la même manière en studio : quatre musiciens repliés sur eux-mêmes, concoctant un mélange explosif de rock et d’électronique à travers des boucles de guitares et de percussion retouchées sur le moment par un sampler et des pédales d’effets. Sans se soucier une seconde d’une quelconque post-production, Black Dice enregistre ses sessions construites pour une large part autour des improvisations du guitariste et du percussionniste du groupe. Les deux hommes aux machines triturent alors le tout de manière totalement analogique, sans aucun recours à un quelconque ordinateur ou logiciel. Cela donne un mélange curieux de sons facilement identifiables (guitare, effets grossiers) qui évoluent pourtant très vite vers l’abstraction. Les boucles ne tiennent jamais bien longtemps en place, et les morceaux finissent donc rarement comme ils ont commencé.
Cela a pu donner le prometteur Beaches & canyons, sorti l’an dernier déjà sur DFA et FatCat, et surtout le formidable Miles of smiles ep de ce début d’année. Mais jamais le son du groupe n’a paru aussi accessible et inspiré que sur Creature comforts, qui baigne dans une ambiance enfantine et naïve. Les boucles de guitare, apaisées, ont d’étonnantes résonances tropicales (Treetops, Skeleton), et les sons lancés au hasard des compositions sont plus facilement assimilables (sirènes, cornes de brume) à travers des effets qui jouent plus sur la longueur (écho, delay, répétitions) que sur la distortion. Les quatre hommes semblent ainsi ne plus chercher à embrumer leurs compositions, préférant quelque peu aérer celles-ci pour leur plus grand bénéfice.
Creature comforts reste cependant un disque exigeant, à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Un disque redessinant à sa manière les contours d’un rock qui, sous les coups de boutoir de formations aussi audacieuses que Black Dice, se sent chaque jour un peu plus vivant.
Creature comforts, Black Dice (DFA/FatCat/Pias)
Tracklisting :
1 Cloud pleaser
2 Treetops
3 Island
4 Creature
5 Live loop
6 Skeleton
7 Schwip schwap
8 Night flight
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