Coffret Rainer Werner Fassbinder, vol. 1 - le test Blu-ray

Les films : Sept films de 1969 à 1973, la plupart dans des copies de bonne tenue, voilà un beau coffret qui permet de se faire une idée de l’évolution de Fassbinder, des premières œuvres arides au mélodrame. La constante, c’est une démarche anthropologique qui porte un regard (très) critique sur la société allemande de l’époque, sans pour autant être démodé aujourd’hui. Si les thèmes n’ont pas vieilli, le plus passionnant est de voir s’élaborer un style, d’assister à une naissance et aux différentes métamorphoses et recherches d’un cinéaste qui n’a jamais cessé d’innover, de se mettre en danger, pour aboutir à quelques chefs-d’œuvre indiscutables. Indispensable.

L’amour est plus fort que la mort :

Le bouc :

Prenez garde à la saint putain :

Le marchand des quatre saisons :

Les larmes amères de Petra von Kant :

Martha :

Tous les autres s’appellent Ali :

Les suppléments :
Outre les bandes-annonces dispersées dans les Blu-ray, le coffret propose un DVD de bonus : le chef-opérateur Michael Ballhaus raconte le tournage de Martha dans un entretien vivace et passionnant. Ce faisant, il se livre à une analyse à la fois du personnage Fassbinder (autoritaire, en émulation perpétuelle) et du film, qu’il commente avec acuité et pas seulement d’un point de vue technique (20mn). Tout aussi intéressante, une interview du cinéaste en 1977 (il réalise Despair) le montre en pleine recherche intellectuelle, parlant de son évolution, d’un « nouveau réalisme » ou de « narration pure » (29mn). Enfin, le plus long mais aussi le plus décousu des suppléments est une longue rêverie à l’occasion d’une rétrospective à New-York. C’est plus un essai qu’un documentaire, mais on se lasse un peu des multiples intervenants pas toujours pertinents (1h30). Par ailleurs, un livret extrait du programme de la Cinémathèque française contient une vue d’ensemble de la carrière de Fassbinder, concise mais pointue, et la liste alphabétique de ses films et séries.

L’image :
D’une manière générale, la restauration a fait son œuvre. Hormis Martha, à l’évidence sacrifiée, les copies sont de bonne tenue, avec peu de parasites. Certes le grain peut paraître parfois épais (Le bouc), mais le travail, en particulier sur la couleur (Les larmes amères…) est souvent remarquable et redonne à ces beaux films une nouvelle jeunesse.

Le son :
Comme pour l’image, on peut, excepté pour Martha, se réjouir d’un nettoyage soigné et respectueux. Même si un léger souffle peut se manifester, le confort d’écoute de ces pistes (Allemand DTS-HD Master Audio mono 1.0, pas de VF) est tout à fait satisfaisant.