Brown sugar
Le 12 décembre 2005
Un bouquet de textes courts d’une violence inouïe, qui racontent une Amérique en pleine déliquescence.
- Auteur : David Wojnarowicz
- Editeur : Désordres
- Genre : Roman & fiction
L'a lu
Veut le lire
David Wojnarowicz n’a besoin que de quatre ou cinq pages, rarement plus, pour toucher du doigt ses personnages et les entendre respirer. Pas évident de définir le contenu de cet ouvrage, tant l’exercice est à part. Il s’agit de portraits instantanés de paumés, de camés, d’homos, de marginaux, saisis sur le vif, au cœur d’une Amérique suintant la misère et empestant le désespoir. D’ailleurs, sans déshumaniser tout à fait ses personnages, Wojnarowicz les anonymise complètement. Il n’est question que de types, d’hommes, d’une fugueuse, d’un dealer, d’une femme, d’un travelo, d’un routier... Jamais d’identité, mais des fantômes, de simples spectres errant sur des routes défoncées et dormant dans les motels crasseux.
Wojnarowicz possède un style vif et tranchant, une manière de purger une violence intérieure qui s’envole au travers de ses mots. Son travail de peintre et de photographe transparaît de manière brutale dans ces chroniques. C’est la couleur d’une certaine Amérique qu’il nous donne à voir et à comprendre, celle des gamins prostitués, des toxicos désespérés, flirtant toujours avec les teintes sombres. Mort prématurément du sida en 1992 à l’âge de trente-huit ans, David Wojnarowicz était un artiste complet, qui a utilisé toutes les possibilités pour dire son mal être, la décadence, la folie et l’absurdité du monde. Ces quais sur lesquels il nous promène lui ressemblent parfaitement.
David Wojnarowicz, Chroniques des quais, (The waterfront journals, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laurence Viallet), éd. Désordres, 2005, 192 pages, 18,90 €
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.