Le 26 février 2016
- Festival : Les César 2016
L’académie des Césars célébrera ce soir le meilleur du cinéma français. Pourtant 2015 fut l’année de toutes les déceptions pour une industrie incapable de coupler qualité avec succès public. Donc notre industrie a encore une fois été incapable de produire un Revenant made in France. Bonne cérémonie.
L’académie des Césars célébrera ce soir le meilleur du cinéma français. Pourtant 2015 fut l’année de toutes les déceptions pour une industrie incapable de coupler qualité avec succès public. Nous attendons toujours un Revenant made in France pour mettre tout le monde d’accord. Bonne cérémonie.
Les Nouvelles aventures d’Aladin est la production hexagonale qui a le plus fonctionné en France, avec 4.3M d’entrées. Un gros score, pour un titre inepte qui néanmoins a dû se contenter d’une tiède 5e place annuelle.
Les Profs 2, avec une nouvelle fois la star française de l’année, Kev Adams, ce qui dénote un haut niveau, était la seconde production nationale de l’année, avec pas moins de 3.4M d’entrées.
Le reste des élus du B.O ? Babysitting 2 arrive en 3e place annuelle avec plus de 3.000.000 d’adulescents. Papa ou maman suit, mais ce moment de cinéma sympa était de nouveau un divertissement inoffensif (2.800.000). Taken 3 (2.600.000), une copie de blockbuster à l’américaine issue de l’écurie Besson, était de piètre qualité. Pourquoi j’ai pas mangé mon père de Jamel, un flop colossal, ignoré par les marchés étrangers, ne sera probablement jamais rentabilisé : 2.400.000 entrées. A vrai dire, l’aventure animée du comique était un peu molle.
Suivent beaucoup de productions millionnaires qui peineront à imprégner l’histoire du cinéma français : Bis, Belle et Sébastien 2, Connasse, Les Souvenirs, Une heure de tranquillité, Le Grand Partage. On a mal.
Où sont les Tavernier, les Truffaut, les Bertrand Blier, les Costa-Gavras, les Claude Miller, les Téchiné, les Alain Corneau ou le regretté Zulawski ? Tous ces cinéastes qui oeuvraient dans un cinéma de qualité qui se distinguaient au box-office. Oui, jadis, dans les années 70-80, quand les César naissaient, on pouvait ambitionner d’atteindre des sommets avec des projets plus sombres et plus risqués.
Qualitativement, l’année française n’a pas été des plus réjouissantes. Aussi, les rares succès du cinéma d’auteur sont forcément aux César : Marguerite nous a épatés et ses 11 nominations nous consolent. Les trois nominations de La Loi du Marché méritent bien des égards. La tête haute nous a impressionnés et l’on se réjouit de ses huit nominations. Mon Roi mérite bien ses huit citations. Trois souvenirs de ma jeunesse se devait d’obtenir quelques mentions. Mais Dheepan a été une déception pour beaucoup, malgré la Palme pour Audiard. Les César font bonne figure. Soit.
Mustang, Much Loved, productions françaises contestées, car trop turque pour l’une, trop marocaine pour l’autre, font surtout partie d’un cinéma du monde ouvert sur la diversité. On aime leur présence parmi les nominés pour le symbole et les magnifiques messages.
Mais, donc, quels sont les vrais bons films français cette année ? Fatima, La Belle Saison, Caprice, Comme un avion, Floride, 21 nuit avec Pattie, Journal d’une femme de chambre, Discount, Demain, Valley of love, Maryland, Asphalte, Coup de chaud, Les Châteaux de sable… La liste est longue, certains sont nominés, fort heureusement, mais souvent ignorée de la population. Et beaucoup de ces élus de notre cœur ne resteront pas dans les annales.
En définitive, il n’a pas été trop difficile de déterminer la liste des nominés tant les choix s’imposaient dans la médiocrité ambiante. Bonne cérémonie.
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