Cannes 2013 : avec The Immigrant, James Gray repartira-t-il encore bredouille de la croisette ?

Cinquième film et quatrième sélection cannoise pour James Gray, toujours reparti bredouille de la Croisette.

L’argument : 1920, Ewa Cybulski et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda est atteinte de tuberculose et est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules et avide de réussite. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, la mort dans l’âme, à la prostitution. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance, mais la jalousie de Bruno va les précipiter dans la folie meurtrière.

Le film : James Gray est certainement l’un des cinéastes les plus appréciés du Festival de Cannes puisque l’américain y a déjà présenté trois de ses quatre films (The Yards en 2000, La nuit nous appartient en 2007 et Two lovers en 2008). Néanmoins, aucun n’a obtenu de prix, The Yards ayant même été sifflé lors de sa projection (ce qui avait provoqué la colère de Claude Chabrol, grand admirateur du cinéaste, qui avait traité de "crétins" les siffleurs). Le réalisateur persiste avec The immigrant et espère enfin flatter le jury cannois, lui qui est un grand amoureux du Festival. Fort d’un casting prestigieux et d’une histoire puissante, le film, très attendu, fait partie des favoris.

Pour la première fois de sa carrière, Gray raconte une histoire qui a pour personnage principal une femme, Ewa (interprétée par Marion Cotillard), une immigrée polonaise qui débarque aux Etats-Unis par Ellis Island dans les années 1920. Atteinte d’une terrible tuberculose, la jeune femme est placée en quarantaine et va découvrir malgré elle les bas-fonds de New York.

The Immigrant est une œuvre très personnelle, puisque les ancêtres russes du réalisateur sont eux-aussi arrivés aux Etats-Unis par Ellis Island en 1920. Privilégiant l’émotion sur l’intrigue, le film devrait être nettement moins influencé que les précédents longs métrages du metteur en scène, admirateur avoué de la Nouvelle Vague française et du Nouvel Hollywood.

Initialement intitulé Lowlife puis Nightingale, The Immigrant offre à Marion Cotillard son premier grand rôle américain. Car si l’actrice est désormais une habituée des tournages outre-Atlantique, force est de constater qu’elle n’a hérité, jusqu’à présent, que de seconds rôles (que ce soit dans Inception, Contagion, Minuit à Paris ou encore The Dark Knight Rises). Le film constitue aussi la quatrième collaboration entre James Gray et Joaquin Phoenix, définitivement son acteur fétiche.

A noter que James Gray et Marion Cotillard sont présents au casting de Blood Ties, le remake américain des Liens du sang réalisé par Guillaume Canet, présenté cette année à Cannes hors-compétition : Gray a coécrit le scénario tandis que Cotillard a de nouveau hérité d’un second rôle.