Le 23 juillet 2016
Deux icônes américaines refont surface en même temps, proposant un nouveau single. La compétition a démarré... Qui l’emporte ? Réponse ici.
En France, Madonna ne passe plus en radio, Lady Gaga est une chanteuse des années 2000, Beyoncé est toujours à la recherche de tubes et d’un album fédérateur, mais au moins remplit les stades, Taylor Swift essaie beaucoup mais ne reçoit qu’un soutien limité grâce à la mondialisation du marketing internet... Les chanteuses anglophones qui trouvent grâce aux yeux des jeunes (ventes, streaming, concerts complets) sont limitées en nombre. Il y a Rihanna et Adele. Et Adele et Rihanna. Personne d’autres.
Le Retour des Divas
Le retour de Britney Spears et de Katy Perry présente donc un enjeu limité sur notre territoire où les artistes ne rencontrent pas forcément un grand intérêt en dehors des réseaux sociaux et des forums de fans, qui doivent pourtant admettre que Sia, sans être une bête de scène, elle, enchaîne les tubes.
It’s Britney bitch
Spears, vedette de 18 ans de carrière n’a pas connu de vrais albums à succès depuis des décennies, et si elle est capable de hits vocodés ici et là, ses piètres pas de danse ont enflammé la toile avec une ironie décomplexée. Elle appartient un peu au panthéon des artistes desquels les internautes aiment se moquer et qui ne feront jamais la couv’ de Télérama et des Inrocks, contrairement à... Rihanna, qui s’affichait fièrement à la Une hebdomadaire du magazine culturelle la semaine passée.
Spears a beaucoup essayé d’entretenir les liens ces dernières années, promettant un 9e album peu après le bide de Britney Jean (quel titre !) aux deux singles furtifs qui l’ont envoyé en résidence chez les "has been" de Las Vegas. Mais le titre partagé avec Iggy Azalea s’est un peu rétamé hors des hits parades après une première semaine sur Itunes, en guise d’éternelle trompe-l’oeil. Certains y voient le grand retour, elle a décidé de poursuivre sa pause un an de plus.
Rugissez, Katy is back
Le cas Katy Perry est plus louable en France. Si ce n’est pas une cumularde en matière de premières positions en albums et en singles, du moins chez nous (en fait, elle est tout juste parvenue à un numéro 5 avec son album Prism, aie), si ses concerts se résument à des Zéniths sur notre territoire, la chanteuse a quelques beaux scores récents à son actif (le tube Roar) et elle peut s’enorgueillir d’un succès phénoménal aux USA, où elle côtoie les records de Michael Jackson. Reine des albums exploités jusqu’au dernier titre (on compte environ 7 singles sur chacun de ses derniers opus), elle est devenue une puissance qui compte dans le panorama des wannabes, ces jeunes chanteuses qui aimeraient un jour pourvoir prétendre au trône de Madonna, la culture de l’avant-garde en moins.
Le vendredi 14 juillet, les deux artistes ont dévoilé chacune leur premier single en plusieurs années. Britney faisait émerger le titre Make me, avec l’improbable featuring de G-Eazy, premier single d’un nouvel album automnal, quand Katy Perry s’érigeait en porte-parole officiel des Jeux Olympiques de Rio en interprétant le fougueux hymne officiel, Rise (a priori hors album). Son premier matériau nouveau depuis 2013.
Et la qualité dans tout ça ?
La question qui l’emporte ? Qualitativement, il n’y a pas à dire, Rise est plus péchu, infiniment plus tubesque. Sûrement dans l’air du temps. Mais également probablement kleenex dans sa composition emphatique, qui en fait le parfait morceau pour une compilation de saison que l’on retrouve dans les vides greniers chaque année. Oui, cela ne sera pas le titre de la maturité, mais un probable tube de plus pour une artiste qui reste encore ancrée dans l’immaturité de son public.
Pour Britney Spears, c’est plus délicat. La chanson doit afficher les ambitions d"un grand retour, celui d’un album qui se doit de convaincre, or sa mollesse RnB en fait immédiatement un titre dépassé par les modes et les tendances. Même la pochette sur fond de désert américain nous plonge dans les abîmes d’une culture pop sur le mode bis repetita. Sérieusement, on paie encore des photographes pour cette non-inspiration ?
Charts
Dans les charts, la réponse est catégorique. Première semaine oblige, la curiosité a incité les internautes à streamer, sur Youtube notamment, et pour les fans, à se ruer massivement sur Itunes pour acheter le titre de leur idole. Donc, chaque morceau obtient ce qui s’annonce comme leur meilleur classement définitif : grâce aux nouvelles méthodes incluant le streaming et les ventes effectives, Katy Perry s’est hissée officiellement en 3e position française quand Britney, miraculeusement, se retrouve 11e de la semaine.
Itunes + 8
Mais intéressons-nous plutôt à Itunes +8. Huit jours après la parution des deux titres, il est intéressant de prendre la température des classements pour voir laquelle des deux peut prétendre à un succès sur la durée. Sans surprise, Britney Spears s’effondre, quittant le top 100 hebdo d’Itunes France, quand Perry limite la casse avec une 27e place pour la journée du vendredi. Les vidéo-clips de Rise et de Make me n’étant pas encore parus, la marge de progrès est évidente, les deux morceaux bénéficieront en leur temps de diffusion à la radio, mais l’on n’imagine pas Miss Spears retrouver les sommets d’antan. Perry, elle, à quelques jours des Olympics, ne peut faire qu’une seule chose. En un mot Rise (s’élever, en français).
Galerie Photos
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