Le 24 novembre 2024
Après le très touchant Sage-homme, Jennifer Devoldère s’embarque dans une comédie sociale, touchante et sensible, où la part belle est faite au métier d’enseignant. José Garcia trouve un rôle à la hauteur de son talent.
- Réalisateur : Jennifer Devoldère
- Acteurs : José Garcia, Aure Atika, Vittoria Scognamiglio, Joachim Arseguel, Tom Meusnier
- Genre : Comédie dramatique, Teen movie, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Français
- Distributeur : Société nouvelle de distribution (SND)
- Durée : 1h33mn
- Date de sortie : 20 novembre 2024
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Résumé : Colin, quatorze ans, fait son entrée dans un nouveau collège et il flippe : comment s’en sortir quand, comme lui, on est bègue ? Sa rencontre avec Monsieur Devarseau, charismatique professeur de français, va le pousser à affronter ses peurs et sortir de son isolement. Maintenant, Colin a une bande de copains et un projet : monter sur scène pour jouer Cyrano devant toute l’école.
Critique : Lui, Colin, est un gamin timide qui se protège comme il peut des moqueries de ses camarades de collège du fait de son bégaiement pathologique. Rien n’y fait, et sans doute que le récent déménagement de sa mère, après le divorce de ses parents, ne va pas arranger ses tourments. Sauf que dans son malheur, l’adolescent rencontre un professeur de français formidable qui va littéralement l’émanciper grâce à une troupe de théâtre qu’il compose autour de la pièce Cyrano de Bergerac. Les longs-métrages qui font honneur au métier d’enseignant sont nombreux, notamment depuis le célèbre Cercle des poètes disparus. En dépit d’un sujet finalement devenu banal sur les écrans, il est difficile de ne pas se passionner pour ces belles aventures qui se nouent entre des enfants et un professeur charismatique.
- Copyright Thibault Grabherr
Pour une fois d’ailleurs, le monde de l’école n’est pas présenté dans ses pires travers avec des élèves indisciplinés qui se rebellent contre l’autorité. Ils sont au contraire d’une grande conformité (peut-être trop d’ailleurs), au point d’accepter sans beaucoup d’état d’âme de rejoindre la troupe de théâtre qui les amène dans les premiers moments à interpréter des animaux. Les élèves ne fuient pas pour autant, ils persévèrent même et rentrent peu à peu dans le texte puissant d’Edmond Rostand. L’occasion alors est trop forte pour l’enseignant de ne pas les entraîner sur une réflexion sociale où les valeurs de tolérance et solidarité sont convoquées.
En se risquant au film scolaire, Jennifer Devoldère se confronte assez rapidement à une représentation de cet univers assez caricaturale. En plus, elle situe son récit au sein d’un collège privé catholique où certains professeurs rivalisent en matière de comportements caricaturaux. Heureusement, le récit est compensé par un portrait très lumineux d’un adolescent qui se révèle à travers la passion débordante de son enseignant de lettres modernes. Le film constitue d’ailleurs une occasion rêvée pour que José Garcia fasse briller son talent de comédien. Il récite Rostand avec une aisance admirable, rendant au texte la modernité et la profondeur qu’on aurait tendance à oublier. En face de l’acteur expérimenté, il y a le tout jeune Joachim Arseguel qui interprète avec beaucoup de justesse ce gamin bègue, débordant de sensibilité.
- Copyright Thibault Grabherr
On oublie alors très vite les maladresses de scénario au bénéfice d’une fiction tout en émotions et tendresse, où les adolescents se fortifient auprès d’adultes engagés. Certes, Jennifer Devoldère convoque la batterie des bons sentiments mais un tel cinéma, joyeux et optimiste, fait du bien en cette période troublée. Le spectateur passe du rire aux larmes en suivant cette bande d’enfants qui échappent aux poncifs du misérabilisme et du film social. Le Panache se révèle donc comme une œuvre joyeuse, aimante, qui prend soin autant du spectateur que des personnages qu’il met en scène.
Le Panache se laisse donc regarder avec beaucoup de plaisir. Bien sûr, le long-métrage ne révolutionnera pas le cinéma. Pour autant, une offre d’un tel film aux abords de Noël est l’occasion rêvée de permettre à des familles de pénétrer ensemble l’enceinte d’un cinéma. Les ados retrouveront un bout d’eux-mêmes, les plus grands se rappelleront les souvenirs d’école, et les professeurs se projetteront dans cet enseignant passionnant et passionné des belles lettres.
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