Box-office septembre 2008 : la rentrée des classes

Alors que tout le monde attendait Faubourg 36, c’est Entre les murs, qui sonne l’heure de la rentrée.

Les tops
– Mamma mia
– Entre les murs
– Comme les autres
– Mirrors
– Parlez-moi de la pluie
– Rumba
– Married Life

Les flops
– Inju, la bête de l’ombre
– Faubourg 36
– La possibilité d’une île
– Intrusions
– Obscénité et vertu
– L’homme de Londres
– Coup de foudre à Long Island

Semaine du 3 septembre 2008

– Avec 543.000 spectateurs, Comme les autres a offert à l’homoparentalité un superbe forum.
– Prévu initialement pour le mois de mai, le thriller Manipulation est finalement quatre mois plus tard dans 182 salles. Mais avec 150.000 entrées, le scandale sexuel-financier n’a pas été un franc succès.
– UGC ne savait pas comment sortir Inju, la bête dans l’ombre, l’ovni de Barbet Schroeder. A raison : avec 72.000 entrées dans 180 salles, le thriller s’est couché en 4 semaines d’exploitation.
– Martyrs, malgré une interdiction aux moins de 16 ans accompagnée d’un avertissement, a déboussolé 91.000 amateurs de sensations fortes dans 69 salles. Scandale réussi.
– Le sel de la mer a dépassé les 50.000 entrées dans 46 salles. Un score satisfaisant pour une belle histoire palestienne.
– Tropa de elite - Troupe d’élite, le choc brésilien, s’est arrêté autour des 20.000 secoués. Un score pathétique pour une telle secousse cinématographique.
– Le vétéran Manoel de Oliveira tourne inlassablement, y compris des projets ambitieux comme Christophe Colomb, l’énigme, mais, en dépassant seulement les 10.000 colons, il est loin d’avoir redécouvert l’Amérique.
– Intrusions d’Emmanuel Bourdieu a été un bide impitoyable - à peine 10.000 intrus pour une belle brochette d’acteurs. Faut dire que le film n’était vraiment pas terrible.

Semaine du 10 septembre 2008
– Les Français férus de comédie musicale. Le phénomène Mamma mia s’est emparé de l’hexagone, pourtant peu ouvert au genre. Avec 1.550.000 gagas d’Abba, l’energy movie s’est installé sur la durée, avec un succès qui n’était pas gagné d’avance.
– Alexandre Aja s’est exilé aux USA pour de bon. Son remake d’une série B asiatique, Mirrors, a fait une jolie carrière autour des 600.000 tickets. Un gros score pour un film d’épouvante, qui doit beaucoup à la présence de Kiefer Sutherland.
– Max la menace, adaptation à gros budget avec des gags bien lourds, de la fameuse série éponyme, n’a impressionné personne : 415.000 espions de pacotille dans 440 salles, Warner en espérait sûrement plus.
– Rumba, le délire burlesque du trio belge Abel/Gordon/Romy, a été un gros succès d’art et essai. 130.000 spectateurs se sont bidonnés dans 40 salles. A l’image du film, c’est tout bonnement excellent.
– Jar city, thriller islandais qui avait rapporté pas mal de pépètes sur son île, avant la grande banqueroute financière d’octobre, est passé inaperçu dans nos contrées avec ses 60.000 bocaux de formol dans 41 laboratoires. Pas terrible.
– Les cendres du temps est ressorti dans sa version Redux, de quoi affermir le succès de Wong Kar Wai avec 30.000 fans accrocs au maître.
– Nanar hué par tous, La possibilité d’une île a été la risée de la rentrée 2008, clouant le bec de Houellebeck qui ne s’attendait sûrement pas à un tel rejet. 15.000 lecteurs égarés dans 64 salles, pas étonnant que le distributeur n’est pas pu étendre le désastre au-delà des deux semaines d’exploitation.
– Le cinéaste allemand Doris Dörrie n’a jamais vraiment connu la reconnaissance du public français. Avec les 20.000 entrées de Cherry blossom, il s’offre presque le succès de sa carrière.
– L’animation japonaise a bien du mal à animer nos salles. Un été avec Coo, en dépassant à peine les 5.000 amateurs de manga sur 25 sites, n’a pas été des plus ensoleillés pour son distributeur, Eurozoom.
– Cafe de los maestros a célébré le tango argentin en petit comité (environ 10.000 danseurs avérés). Pas si mal au vu de la toute petite distribution du film.
– Parmi les tous petits scores de la semaine, on retrouve le diptyque de José Luis Guerin, En construccion et Dans la ville de Sylvia et surtout le thriller Irrésistible avec Susan Sarandon, sorti à la sauvette dans une salle parisienne. A moins de 1.000 spectateurs, ces trois-là se sont partagés les miettes.

Semaine du 17 septembre 2008
– Agnès Jaoui et Bacri se sont absentés longtemps, trop longtemps peut-être pour retrouver les sommets d’antan, cependant, Parlez-moi de la pluie a tout de même séduit un million de nostalgiques dans 332 salles. Un score satisfaisant !
– Juliette Binoche va de déconvenue en déconvenue. Sa comédie romantique américaine Coup de foudre à Rhode Island, avec le Steve Carell de Max la menace, n’a conquis que 287.000 spectatrices dans 254 salles. On ne peut vraiment pas appeler ça un coup de foudre.
– Christophe Honoré et sa Belle personne a entraîné 79.000 téléspectateurs dans les romances adolescentes de son joli téléfilm, généreusement distribué dans 48 salles.
– C’est dur d’être aimé par des cons a été vu par 40.000 spectateurs dans 62 salles. Honnête pour ce documentaire sur les caricatures de Mahomet.
– Madonna a connu une jolie promo pour son premier long en tant que réalisatrice, notamment grâce à sa venue en France pour deux Stades de France plutôt remplis. Malheureusement, le public a tout simplement boycotté ses efforts au cinéma, las de ses pitoyables antécédants. Avec 15.000 curieux dans 105 salles, son incursion dans l’underground art et essai a été un revers impitoyable pour l’artiste.
– Love gourou et ses 14.000 gugusses n’a pas permis à Mike Myers de retrouver le succès d’Austin Powers. Dans 40 salles, les retrouvailles avec le public français n’ont pas été des plus joyeuses.
– Joli succès pour Les nouvelles aventures de la petite taupe qui a démarré sa carrière, en dehors des vacances, à 4.194 petits mammifères. Le succès sur la longueur a été constant jusqu’aux vacances de Noël.
– Le docu sur la télévision poubelle 20 minutes de bonheur a fait un joli score de plus de 5.000 téléspectateurs, malgré une distribution minuscule.
– La sortie technique de la semaine, The comebacks est sorti dans une dizaine de multiplexes dans l’indifférence générale.

Les sorties du 24 septembre
– Le combat entre la Palme d’or surprise, Entre les murs, et le blockbuster franchouillard aux 25 millions d’euros de budget, Faubourg 36, a tourné en la faveur de l’adaptation du bouquin de Frédéric Bégaudeau. Au final, cette dernière a enfermé 1.500.000 spectateurs dans 368 salles de classe, contre seulement 1.338.000 amateurs d’opérette, pour lesquels Pathé avait déployé 594 salles. Autant dire que le succès d’Entre les murs est à la hauteur de l’échec du dernier Jugnot, qui aurait nécessité au moins 4 millions d’entrées pour être une bonne affaire.
– Avec Jet Li et Jackie Chan réunis en haut de l’affiche du Royaume interdit, le succès aurait dû être fulgurant. Mais finalement, le casting vieillissant a plutôt desservi cette série B sympatoche, qui s’est arrêtée aux 210.000 tickets vendus.
– Classique et pantouflard, Married life a estomaqué tout le monde avec plus de 20.000 entrées dans 7 salles, sans réel effort de promotion. Le public parisien en a été particulièrement friand.
– Wackness, avec 20.000 entrées dans 35 salles, s’est carrément fourvoyé.
– Bela Tarr garde un mauvais souvenir de son passage à Cannes, en mai 2007, avec L’homme de Londres. La sortie tardive de son adaptation de Simenon ne fait qu’exacerber l’affront. Au vu du budget cossu, les 6.000 entrées ont achevé le cinéaste hongrois.