Borns dévoile Blue Madonna et sa pop exquise

Notre avis : On connaissait déjà l’élégance de Sweet Dreams et sa production pure, la sensualité vocale de I don’t want you back et la flamboyance de Faded Heart, tentative réussie de réactiver l’amour électrique de son tube mondial. Depuis, le 18 décembre, date de l’annonce du nouvel opus, les fans du dandy Garrett Borns attendent avec impatience le successeur de Dopamine paru en 2015, investissant les réseaux sociaux de déclarations d’amour qui n’ont pas été déçues quand le jeune homme du Michigan a dévoilé un magnifique duo avec Lana del Rey, qui compte parmi les ambiances les plus séduisantes de la chanteuse (God Save Your Blood).
L’album de 12 morceaux est un envoûtement pop, gorgé de trouvailles, orchestré de façon rougeoyante par un artiste passé maître dans la prod’, comme le démontre la chanson éponyme, Blue Madonna qui convie le genre à des digressions électro-pop qui démontrent le refus des canons lisses du genre, malgré une voix qui évoque les afféteries kitsch de Jake Shear (des Scissor Sisters), Christophe Willem ou Mika.
Artistiquement, bien qu’aussi récréatif dans les mélodies que ses collègues, Borns se situent à des strates autres. L’extravagance côtoie la grande classe (Second night of summer), sa variété n’est pas un gros mot français, mais une exigence de choix sonores, jusqu’à l’extrême précision de la tonalité électro prog de certains de ses morceaux (Tension). Avec les cœurs surnaturels de Supernatural, on pourrait retrouver l’esprit romantico-seventies dont son tellement friands les Benjamin Biolay français. Les instruments de Iceburg nous font frémir de bonheur.
Borns a l’insolence du talent inné. Et non sans agacé par moment – l’album ne peut jamais être qualifié d’humble -, on ressort de l’écoute de sa madone bleue amouraché.