Blonde Vénus - Josef von Sternberg - critique

Critique : Le couple, qui a du mal à joindre les deux bouts, malgré les talents d’inventeur d’Edward, est informé que la meilleure chance de le soigner est de partir en Europe pour bénéficier des compétences du meilleur spécialiste en la matière. Helen, malgré les protestations de son mari, décide de reprendre ses activités de chanteuse.
Très vite, le succès va être là avec son nouveau nom de scène, déniché par son impresario : "Blonde Venus". Elle va taper dans l’œil d’un fidèle client du cabaret où elle se produit, le riche et généreux Nick Townsend, interprété par le toujours élégant Cary Grant.
Ce mélodrame, qui est la cinquième collaboration de Marlene Dietrich avec Josef von Sternberg, lui permet de jouer pour la première fois les mères de famille, mais tout en restant l’artiste glamour et sophistiquée quand elle reprend par nécessité ses activités de chanteuse.
Ainsi, son destin va être ballotté entre une période de luxe et raffinement et d’autres où elle va tirer le diable par la queue jusqu’à être arrêtée pour vagabondage.

Dietrich traverse le récit avec une forme de détachement mêlé de résignation qui lui permet d’échapper à l’emprise des hommes de son entourage.
Seul l’attachement à Johnny, son petit garçon, nous laisse deviner sa réelle sensibilité.
Si les scènes de cabaret sont très réussies, le public de l’époque n’a pas accroché à la vision de "sa" star transformée en ménagère !

L’actrice reprendra un rôle plus conforme à son image d’icône inaccessible en interprétant Catherine II de Russie dans son sixième film avec Sternberg. Ce sera L’impératrice rouge (Scarlett Empress 1934).

À noter la présence du jeune Cary Grant, déjà un modèle d’élégance, en tout début de carrière.