Le 2 avril 2016
- Festival : Festival du film Policier de Beaune
Une deuxième journée complète bien chargée au pays du polar et des grands vins. Au programme : chasse à l’homme à la frontière mexicaine, braquage de fourgons et shérif à moustache négligeant.
Une deuxième journée complète bien chargée au pays du polar et des grands vins. Au programme : chasse à l’homme à la frontière mexicaine, braquage de fourgons et shérif à moustache négligeant.
Avec quatre projections planifiées, sans compter l’hommage à Brian De Palma, cette deuxième journée complète passée du côté de Beaune s’annonçait bien remplie. Matinaux, nous partons en direction de la Corée du Sud pour découvrir le très réussi Man on high heels de Jang Jin. Un cinéaste encore peu connu chez nous mais qui compte déjà une dizaine de longs métrages à son CV. Son film traite de la quête intérieure d’un flic transgenre (le plus efficace du commissariat au combat rapproché) qui n’ose pourtant pas assumer sa part de féminité devant ses collègues. Ce personnage mélancolique est incarné par l’étincelant et envoûtant Cha Seung-won. En naviguant en parfaite émulsion du polar au mélodrame introspectif tout en y injectant une petite dose d’humour typiquement asiatique, Man on high heels remporte un pari pourtant loin d’être facilement gagné d’avance. À vrai dire, on miserait bien une petite pièce sur la présence au palmarès de cette jolie variation sur le thème des différences et de l’acceptation. On sera en revanche beaucoup plus dur concernant Desierto emballé par le fils du réalisateur de Gravity : Jonas Cuaron (l’auteur de ses lignes rejoint en majeure partie l’avis de notre rédacteur Niels Euler, pas de seconde chance donc pour le tout premier long métrage du fils Cuaron...). Outrageusement manichéen et répétitif sans compter la résonance politique balourde, le film tourne hélas rapidement à vide. Possible que certains accrochent néanmoins aux quelques séquences sèches et tendues offertes par l’exercice. Mais c’est bien là tout ce que l’on en retiendra. Le début de soirée allait nous redonner rapidement le sourire avec l’hommage rendu dans le plus grand respect au cinéaste américain Brian De Palma. Suite à un discours très élogieux à son égard tenu par Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque Française, et une petite rétrospective sélective de l’oeuvre du maître sur grand écran, c’est sous un tonnerre d’applaudissements et une standing ovation largement méritée que De Palma rejoignait la scène pour remercier l’assemblée de fans. Avec sa décontraction légendaire, le réalisateur de Carrie, Blow out et Scarface a su manifester tout le bien qu’il pensait des festivals, lieux qu’il a lui même d’abord fréquenté en tant que simple cinéphile (pour l’anecdote, son premier fut celui de Berlin). On attend à présent avec beaucoup d’impatience la Master Class d’1h30 qui se tiendra samedi après-midi au Cap Cinéma pour s’abreuver des paroles toujours très pertinente du cinéaste. S’en est suivi la projection du film Braqueurs de Julien Leclercq (L’assaut, Chrysalis), qui comme son titre l’indique, relate l’itinéraire musclé d’une équipe de braqueurs de fourgons blindés. Lorsqu’une bande de dealers de cité les oblige à réaliser un go fast, tout s’envenime dangereusement. Une tentative qui souffre un peu du syndrome "Olivier Marchal en moins bien" en dépit de scènes d’action filmées avec une énergie qui fait plaisir à voir. Côté casting Guillaume Gouix et Sami Bouajila se détachent facilement par leur solide présence à l’écran. Nous reviendrons plus en détails rapidement sur le film via une critique complète. L’honneur de la dernière séance est revenue à Cop Car de Jon Watts. Un film qui pourrait s’assimiler à la rencontre entre les frères Coen et Stand by me de Rob Reiner. On y suit deux jeunes garçons turbulents qui trouvent une bagnole de flic abandonnée puis se décident le plus naturellement du monde à se lancer dans une petite virée à travers la campagne. Quand le shérif (Kevin Bacon, lunettes sur le nez et moustache saillante) s’aperçoit de la disparition de son véhicule, la petite traque juvénile prend alors des allures rocambolesques. On a plutôt accroché même si le scénario n’est, à bien y regarder, pas des plus épais. À l’heure tardive où il nous a été présenté, on ne s’est pas endormi, et ça, c’est plutôt bon signe. Rendez-vous demain pour découvrir le palmarès de cette 8e édition du festival international du film policier de Beaune. Sandrine Bonnaire et les membres du jury révèleront leur verdict tant attendu en début de soirée.
LA BANDE ANNONCE DE COP CAR :
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