Le 1er avril 2016
- Festival : Festival du film Policier de Beaune
Retour sur notre première journée passée à Beaune. Au programme : mafia calabraise, braquage de banque, voleurs de supermarché et petites frappes belges peu rassurantes.
En cette soirée d’ouverture du jeudi 30 mars, le jury présidé par Sandrine Bonnaire foule pour la première fois le tapis rouge, salué par le public. La petite ville de Beaune s’apprête à vivre cinq jours au rythme du polar. C’est le film Lea du cinéaste italien Marco Tullio Giordana (prix « un certain regard » au festival de Cannes 2003 pour Nos meilleures années) qui a été choisi pour ouvrir les festivités.
Une histoire de femme courage qui décide de briser les codes du silence instaurés par le loi du milieu, au péril de sa vie. Porté d’un bout à l’autre par une actrice inspirée par le rôle (Vanessa Scalera), Lea combine drame familial et fresque criminelle sous la mention « inspiré de faits réels ». Avec la menace planante d’un père et ex-compagnon affilié à la mafia calabraise en arrière plan, le film retrace une dérobade à l’issue tragique qui s’étale sur trois décennies, au gré des ellipses narratives. Ce combat d’une femme pour vivre en paix aux côtés de sa fille, déjà diffusé à la télévision italienne, réussit à déboucher sur quelque chose de très honnête en dépit d’un rythme tronqué et d’une réalisation d’ampleur moindre. Ajoutons enfin que le film a décroché un distributeur en France (Paname Distribution) et devrait trouver le chemin des salles au mois d’octobre.
Place aux choses sérieuses à présent avec un retour sur la journée du vendredi 31 mars qui nous aura permise d’enquiller quelques projections. Nous avons tout d’abord assisté à celle de One of us en matinée, un film autrichien signé Stephan Richter qui concourt dans la compétition Sang neuf. Le long métrage, dense, se veut propice à une réflexion sur notre rapport au consumérisme. Il s’attache aussi à dépeindre une jeunesse autrichienne en manque de repères.
Avec un bel étalage de plans sophistiqués qui joue sans cesse de la symétrie des décors (rues, bâtiments, rayons et étagères du supermarché), Richter flatte l’oeil du cinéphile. Pouvant compter sur sa brochette de jeunes acteurs impliqués, One of us est d’emblée ressorti comme une agréable petite surprise de cette compétition parallèle. Compétition que nous avons continué à arpenter avec Les Ardennes déjà chroniqué ici même. On ne s’étalera donc pas beaucoup plus sur le film si ce n’est pour vous conseiller de foncer le voir en salles (sortie prévue le 13 avril, encore un tout petit peu de patience). La nouvelle petite bombe du cinéma belge dirigée par Robin Pront est une plongée sans phare dans un univers empreint d’une noirceur et d’une agressivité sans pareil. Un réalisateur prometteur à suivre, forcément. Une deuxième film de la compétition sang neuf qui nous laisse une impression positive en sortie de salle, cela annonce en tout les cas une bagarre qu’on imagine relevée pour remporter le prix de cette édition. On clôturera la journée en retournant du côté de la compétition des longs métrages par la découverte To steal from a thief (alias Cien años de perdon), un thriller espagnol agencé autour d’un braquage de banque à la base réglé comme du papier à musique qui évidemment ne manquera pas de mal tourner. L’histoire se déroule à Valence sur fond de crise économique et de machination politique (un brin nébuleuse par moment). Et même si le film ne révolutionne en rien le film de braquage, on ne peut lui reprocher sa belle efficacité au cœur d’une tension qui domine constamment les débats. L’autre point positif à retenir, c’est la présence de beau monde au casting à l’instar de Luis "Malveillance" Tosar et de Raul "La isla minima" Arévalo. Après les récents La isla minima et Pas de répit pour les salauds (tous deux déjà présentés à Beaune au passage), cela nous conforte dans l’idée que le polar espagnol continue de relativement bien se porter.
BANDE ANNONCE DU FILM TO STEAL FROM A THIEF :
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