Bela’s not dead !
Le 18 février 2006
Plus qu’une curiosité, un événement !
- Groupe : Bauhaus
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Après un retour sur terre avec la tournée Resurrection World Tour en 1998, Bauhaus est revenu cette fois avec l’ambition de titiller les cieux. Pari amplement réussi si on accepte l’idée d’un Dieu imparfait.
Bauhaus était donc de retour dans la salle du Bataclan pour une unique date de concert dans l’Hexagone. Le public gothique était de sortie, escargot funèbre avec un cercueil en guise de sac à dos, bustier taillé en forme d’aile de chauve-souris, mort-vivant au visage livide et aux yeux cernés, mais aussi des fans à l’allure plus sobre, jean-basket... noirs. Après 1h30 de reggae-dub dans les oreilles (certaines productions ont des tendances sadiques...), la salle est plongée dans l’obscurité, un vrombissement fait trembler le sol, le guitariste Daniel Ash aux airs de Bono, des grosses lunettes noires sur le nez et les cheveux tirés en arrière, attaque la guitare avec un son massif. Le batteur Kevin Haskins est aux baguettes et, à ses côtés, apparaît Peter Murphy, vêtu d’une chemise à jabots et d’une veste redingote rouge, une lumière crue sur le visage. Il entame le chant et là, rien... les enceintes restent muettes. Le bassiste David J. aux allures de Buster Keaton tragique arrive sous les premiers sifflets.
On sent monter l’incompréhension jusqu’au moment où des techniciens expliquent la situation à Murphy. La chanson s’arrête et le chanteur échange alors quelques mots en
français avec le public, sème des pétales de roses sur le premier rang et murmure un "patience...". Le concert peut reprendre. Bauhaus blessé, prêt à prendre sa revanche sur cette entrée gâchée, se lance dans un concert de plus de deux heures. Le set a été l’occasion de revisiter non seulement la crème du répertoire mais aussi d’en pénétrer l’atmosphère. Sous des lumières tour à tour stroboscopiques ou expressionnistes héritées des films de Murnau se sont succédés In the flat field, Kick in the eyes, Hollow hill, She’s in parties, Spy in the cab, Telegram sam, Terror couple kill the colonel, Mask... Peter Murphy chante, la voix délayée par une réverbe omniprésente. Il s’agrippe aux échafaudages, emprunte un quartz et demande à une personne du public de faire l’éclairage de la scène, accueille les slammers les bras ouverts. Sur Rose garden funeral of sores, Murphy se laisse aller au xylophone et Daniel Ash, une baguette de batterie à la main, triture les cordes de sa guitare. David J. de son côté reste sobre, accroché à sa basse, se permettant quelques fantaisies musicales par des petits ajouts de notes groovies.
A la fin du set, le groupe plonge la salle dans le silence et reste figé dans l’épaisse fumée orangée. Hurlements et applaudissements se mêlent avant que le concert reparte de plus belle avec entre autres Hair of the dog et Dark entries. Trois rappels suivront, dont un constitué exclusivement de reprises : Ziggy star dust de Bowie, Transmission de Joy Division et Severance de Dead can Dance dans laquelle Peter Murphy débride sa voix dans de longues plaintes sur des nappes vaporeuse de guitare et de cliquetis de cymbales. Le dernier retour sera assurément le plus beau et le plus attendu. Peter Murphy revient sur scène drapé d’une cape noire et se joue de l’éclairage pour rendre hommage à la plus célèbre incarnation cinématographique de Dracula, Bela Lugosi, et au plus mythique morceau du groupe : Bela Lugosi’s dead. Les membres de Bauhaus quittent la scène un à un, laissant Daniel Ash clore à la guitare le morceau et la soirée. Les lumières laiteuses du plafond s’allument, il est l’heure d’évacuer la salle. Le maquillage a coulé, la chaleur suffocante s’évacue, Bauhaus sort divinisé.
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