L’Avida loca
Le 14 septembre 2006
Le duo de cinéastes réussit, une fois de plus, un parfait hold-up cinématographique : le spectateur reste pantois devant tant d’audaces.
- Réalisateurs : Benoît Delépine - Gustave Kervern
- Acteurs : Albert Dupontel, Benoît Delépine, Gustave Kervern
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Date télé : 31 août 2020 22:34
- Chaîne : Canal+ Cinéma
– Durée : 1h17mn
Le duo de cinéastes réussit, une fois de plus, un parfait hold-up cinématographique : le spectateur reste pantois devant tant d’audaces.
L’argument : Un sourd-muet et deux drogués à la kétamine ratent l’enlèvement du chien d’une milliardaire plantureuse. Elle en profite pour les forcer à réaliser ses dernières volontés.
Notre avis : Quand des transfuges de la télévision s’essaient au cinéma, c’est souvent pour se livrer à un exercice de formatage aussi sympathique qu’artistiquement stérile. Delépine et Kerven ont, dès leur premier film, Aaltra, frappé un grand coup en imposant d’office leur univers rocailleux. Le très recherché humour belge, méchant et irrévérencieux y fonctionnait à plein régime. A froid, le parallèle avec le Poelvoorde de C’est arrivé près de chez vous est tentant, mais trompeur. A la volubilité du premier répondent les silences d’Avida. Le même goût pour la marge, sans doute.
Si Aaltra pouvait encore être qualifié de comédie noire, Avida semble défier toute classification. Le film, dans son incroyable ambition, rappelle les œuvres du mouvement Panic, quand les années 70 cherchaient à réinventer la narration à coup de flashes surréalistes et d’œuvres devenus cultes parce qu’invisibles. Du cinéma bouillant et subversif, tout a fait représentatif de son époque. Le film s’ouvre sur un plan d’Arrabal (réalisateur, entre autre, de Viva la muerte), et ce n’est pas par hasard. Le reste est au diapason : souvent incompréhensible, toujours fascinant. Une véritable bravade à l’encontre de la stérilisation rampante du cinéma d’auteur français. Sincère (parfois jusqu’à la maladresse) dans sa démarche, espérons que les audaces de ce film sauront être appréciées par le public, car Avida ne ressemble à rien de ce que vous avez pu voir cette année. C’est suffisamment rare pour être signalé.
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lamazelle 15 mars 2008
Avida
Difficile de parler de ce film, de cette oeuvre plutôt, il en mérite vraiment le titre. Il parle à l’âme, explore les émotions. Rappelle celles que l’on a déjà ressenties devant d’autres oeuvres. Je pense par exemple à "play time" de Jacques Tati, à "Eraserhead" de David Lynch, à DR9 de Matthew Barney, à "Volver" de Pedro Almodovar... C’est une véritable expérience dont on ressort rasséréné et rempli par la poésie noire qui s’en dégage.