Le 9 février 2020
Cette comédie décalée chez les laissés-pour-compte peine à trouver son rythme.
- Réalisateurs : Benoît Delépine - Gustave Kervern
- Acteurs : Albert Dupontel, Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners, Brigitte Fontaine
- Genre : Comédie
- Distributeur : Ad Vitam
- Durée : 1h32mn
- Date télé : 30 août 2020 22:35
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Date de sortie : 6 juin 2012
- Festival : Festival de Cannes 2012
Résumé : Benoit Bonzini alias Not (Benoît Poelvoorde), punk vieillissant, déambule dans une zone commerciale avec son petit chien. On le retrouve ensuite déjeunant dans la pataterie paternel située au bout de cette zone en compagnie de son frère Jean-Pierre (Albert Dupontel). Les deux hommes parlent en même temps sans s’écouter pendant que leur père (Areski Belkacem) programme une télécommande sans rien écouter non plus.
Critique : Le duo Delépine/Kerven, spécialiste des histoires de laissés-pour-compte, nous propose de suivre quelques jours du parcours de deux frères totalement déjantés. Le premier, Not, l’est depuis toujours : éternel punk, il vivote dans la rue et va quelquefois se ressourcer dans la pataterie tenue par ses parents. Le second, Jean-Pierre, vendeur dans un magasin de matelas, que sa femme vient de quitter et père d’une petite fille, va complètement péter les plombs.
L’idée de base, originale, qui pouvait laisser augurer un Affreux, sales et méchants à la française version post industrielle, avait de quoi séduire. Mais pour cela, il aurait fallu un scénario plus étoffé, assorti d’un vrai fil conducteur. On assiste plutôt à une suite de saynètes, plus ou moins drôles, plus ou moins inspirées, qui relèvent plus de la déambulation. Même la fin est curieuse, puisqu’elle est promise comme le grand soir, et qu’en fait rien de se produit !
Reste la galerie d’acteurs qui se font plaisir à incarner des personnages plus improbables les uns que les autres. La bonne idée de donner le rôle des parents à Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, est plutôt savoureuse : on sent que ces deux-là n’ont pas besoin de beaucoup forcer le trait pour incarner ces deux hurluberlus. On voit passer rapidement Yolande Moreau, abasourdie, Bouli Lanners qui bafouille et Gérard Depardieu, voyant au look d’Obélix.
Benoît Poelvoorde, en panoplie de punk est à la fois doux et inquiétant et forme une belle paire de dingos avec Albert Dupontel, pile électrique toujours au bord de l’explosion.
Malheureusement, les défauts l’emportant sur les qualités, on restera sur notre faim, puisqu’on assiste à un film qui ne fait qu’effleurer l’irrévérence et l’humour noir.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Frédéric de Vençay 10 juin 2012
Le Grand Soir - la critique du film
Si on peut comprendre la sympathie (bien naturelle) qu’inspirent les deux émules de Groland et leur univers doux-dingue-anar, l’indulgence (c’est le mot... ne parlons pas non plus d’admiration) dont ils bénéficient auprès de la critique pourra laisser dubitatif. Dans "Le Grand soir", même si on apprécie a priori les acteurs (en particulier Poelvoorde, ici assez touchant, même si on l’a connu meilleur), même si on adhère a priori au discours (mais y’en a-t-il seulement un ?), on ne peut pas, en revanche, fermer les yeux sur l’indigence absolue qui est ici aux commandes, que ce soit du côté de l’humour, de la mise en scène ou de la pensée. Globalement longuet, gentillet et inoffensif, malgré quelques moments indéniablement drôles, "Le Grand soir" ne donne guère le goût des lendemains meilleurs, et confirme que le statut qu’a acquis le duo Kervern/Delépine au fil des années commence à être dangereusement usurpé.
roger w 30 juin 2012
Le Grand Soir - la critique du film
Un film sympathique, parfois très drôle et parfois bien Z. On ne peut s’empêcher de penser au tournage, qui a dû être une vaste foire et l’ensemble souffre sérieusement du manque de sérieux de l’entreprise. Toutefois, on aime le discours légèrement anarchiste ainsi que le constat désolé qui est fait sur notre société de consommation effrénée.
Terrence Baelen 2 juillet 2012
Le Grand Soir - la critique du film
Tout dans ce Grand Soir, prête à sourire à condition de partager le même sens de l’humour. Noir, parfois joliment glauque, l’humour de Kervern et Delépine est nettement plus affiné que celui de Mammuth. Incomparable, et beaucoup mieux. Enfin une jolie histoire, tirant vers le fable, pour dénoncer les inégalités sociales, culturelles et économiques en France.