Dossier Woody Allen
Le 11 juillet 2024
Et soudainement Woody découvre que faire rire le public n’est pas une obligation.
- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Sigourney Weaver, Diane Keaton, Christopher Walken, Jeff Goldblum, Woody Allen, Tony Roberts , Shelley Duvall, Beverly D’Angelo, Janet Margolin, Carol Kane, Colleen Dewhurst
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Park Circus France
- Editeur vidéo : MGM/United Artists
- Durée : 1h33mn
- Reprise: 17 janvier 2018
- Date de sortie : 7 septembre 1977
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Résumé : À l’aube de ses quarante ans, Alvy Singer fait le bilan de la situation. Une introspection sur sa dernière rencontre, Annie Hall, qui vient de le quitter, et un hommage à la ville qu’il aime, New York.
Critique : Au milieu des années 1970, Woody Allen faisait une découverte qui allait bouleverser son œuvre, riche alors de cinq pures comédies : faire rire le public n’est pas une obligation. C’est conseillé et salutaire, mais pas indispensable. Ou, du moins, pas tout le temps. Les peurs du cinéaste et la psychanalyse faisaient alors leur entrée dans un premier film de rupture plus que réussi : Annie Hall. Annie Hall, c’est Diane Keaton, dont Woody Allen est amoureux dans la vie comme au cinéma. Ici, c’est du cinéma. Et il est difficile de résister devant cette beauté, pantalon beige, chemise blanche, petit gilet noir, cravate offerte par sa grand-mère et chapeau large. Terriblement craquante... D’ailleurs Alvy Singer (Woody Allen) craque. Comique de métier, hanté par la mort, il a déjà raté deux mariages et se dit qu’avec Annie, ça pourrait marcher. À condition qu’elle lise les bouquins qu’il lui conseille, qu’elle apprécie le cinéma européen (Le Chagrin et la pitié d’Ophuls en tête) et qu’elle déteste comme lui la Californie ("C’est propre !", lui dit-elle. "Évidemment, leurs ordures passent à la télévision !", répond-il.).
Ça ne marchera pas. Mais puisque tout ça, c’est du cinéma, Alvy Singer modifie la fin de l’histoire avec une pièce de théâtre qui connaîtra, sans doute, le même succès que le film. Merveille d’intelligence et d’inventivité (le réalisateur s’amuse entre autres à parsemer l’image de sous-texte incrusté), oscillant entre humour et gravité, Annie Hall remplit les salles. Le public - même américain ! - est conquis. Hollywood aussi. Le film raflera trois Oscars : meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario original. De quoi conforter Woody Allen dans ses choix, à tel point qu’il descendra encore le niveau du rire dans son film suivant, hommage à Bergman, Intérieurs. Il le remontera deux ans plus tard pour son chef-d’œuvre, cousin d’Annie Hall : Manhattan.
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