Le 7 octobre 2024
Joseph Losey et Harold Pinter décrivent avec finesse un huis clos étouffant, dominé par un Dirk Bogarde au sommet de l’ambiguïté.
- Réalisateur : Joseph Losey
- Acteurs : Dirk Bogarde, Stanley Baker, Delphine Seyrig, Michael York, Vivien Merchant, Jacqueline Sassard, Freddie Jones, Alexander Knox, Ann Firbank
- Genre : Drame
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Les Acacias
- Durée : 1h45mn
- Date de sortie : 22 juin 1967
- Festival : Festival de Cannes 1967
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Résumé : Une nuit, depuis chez lui, Stephen (Dirk Bogarde), respectable professeur d’université à Oxford, entend le bruit d’un accident de voiture. Se rendant sur les lieux, il découvre une voiture sur le toit. À l’intérieur, se trouvent deux de ses élèves : William (Michael York), mort sur le coup, et Anna (Jacqueline Sassard) qu’il va ramener chez lui.
Critique : Stephen va immédiatement prévenir la police, mais curieusement sans signaler la présence d’Anna. Après le départ des policiers, il va regarder la jeune femme dormir et se remémorer les derniers mois.
William, qui a la plus grande estime pour Stephen, lui annonce l’arrivée d’Anna, une nouvelle élève qui se dit princesse autrichienne et séduit immédiatement son entourage. Stephen, d’un caractère réservé et dont la femme Rosalind (Vivien Merchant) avec qui il a déjà deux enfants, est enceinte, ne va pas échapper à son charme, mais se gardera bien de toute tentative. Il préférera montrer sa mauvaise humeur quand il apprendra que son collègue et meilleur ami Charley (Stanley Baker), vantard et sûr de lui, lui aussi marié, va avoir une liaison avec la jeune femme.
Le personnage central de l’histoire, Stephen, restera une véritable énigme : en général affable, il est capable de sautes d’humeur inattendues, et finalement se montre jaloux et très égoïste. Même s’il s’en dédouanera jusqu’au bout, c’est lui qui sera à l’origine du drame qui couve et l’annonce.
Joseph Losey, avec de nouveau la complicité de Harold Pinter, organise une sorte de huis clos vénéneux dont personne ne sortira indemne.
À noter une étonnante scène de retrouvailles entre Stephen et une ancienne petite amie (Delphine Seyrig), comme une parenthèse dans le film, dans laquelle les protagonistes ne parlent pas, mais s’expriment uniquement par voix off : un hommage revendiqué à Alain Resnais et à son long métrage Muriel ou le temps d’un retour qu’il venait se tourner avec la même actrice.
Au sein d’une solide distribution, Dirk Bogarde, qui tournait ici son cinquième et dernier film avec Joseph Losey, réussit une incroyable prestation dans laquelle il garde une attitude ambiguë, mais indéniablement toxique de bout en bout.
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