A ciel ouvert - le test DVD

Retour sur la visite hors-normes d’un institut spécialisé, avec ses patients singuliers et attachants.

L’argument : Alysson observe son corps avec méfiance. Evanne s’étourdit jusqu’à la chute. Amina ne parvient pas à faire sortir les mots de sa bouche. A la frontière franco-belge, existe un lieu hors du commun qui prend en charge ces enfants psychiquement et socialement en difficulté. Jour après jour, les adultes essaient de comprendre l’énigme que représente chacun d’eux et inventent, au cas par cas, sans jamais rien leur imposer, des solutions qui les aideront à vivre apaisés. Au fil de leurs histoires, A ciel ouvert nous ouvre à leur vision singulière du monde.

Le film : Ce documentaire immersif a demandé un long temps de préparation, à partir du désir de la réalisatrice, auréolée de ses succès précédents, d’interroger la normalité et la folie. Munie d’une équipe et d’un matériel réduits, elle scrute aussi bien les enfants que les les thérapeutes dans leur quotidien. Le résultat, confondant de naturel, permet au spectateur de jouir au plus près d’une expérience originale ; Mariana Otero pose sur les enfants un regard chaleureux et sans condescendance, choisissant trois « cas » pour mieux nous faire sentir et ressentir le travail entrepris. En prenant pour cadre Le Courtil, elle témoigne d’une démarche précise, la psychanalyse lacanienne, au service de la psychose et de l’autisme. Tous les intervenants sont sur cette ligne, mais leur jargon est utilement expliqué, ce qui nous permet de comprendre le sens de cette thérapie singulière. En bouleversant notre vision de ces enfants, le documentaire nous permet une saine réflexion, à poursuivre avec la lecture du livre supplément de l’édition collector.

La critique : ICI

Les suppléments :

L’entretien chapitré avec la réalisatrice revient sur la genèse et les conditions de tournage. Mais c’est le regard rétrospectif, chaleureux, humain et subjectif qui en fait le prix. Mariana Otero s’y révèle, parlant de ses émotions, de ses découvertes. Les deux scènes coupées concernent les entretiens d’une stagiaire avec un superviseur. Elles sont passionnantes, et ont leur place dans les bonus : elles s’intégreraient mal dans le film, trop axées sur le vécu de la jeune femme.

L’image et le son :

Évidemment, la technique, au vu des moyens engagés, n’est pas le fort du film. Mais elle importe peu et son naturel convient à l’entreprise. L’image est correcte malgré quelques fourmillements. Le son direct, clair en général, ne cherche pas la perfection et de rares propos demeurent inaudibles.