Let the sunshine in !
Le 7 janvier 2014
Documentaire sensible, A ciel ouvert laisse filtrer à travers son propos pénible les rayons d’un soleil humaniste en constante évolution.
- Réalisateur : Mariana Otero
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, Belge
- Durée : 01h50mn
- Date de sortie : 8 janvier 2014
Documentaire sensible, A ciel ouvert laisse filtrer à travers son propos pénible les rayons d’un soleil humaniste en constante évolution.
L’argument : Alysson observe son corps avec méfiance. Evanne s’étourdit jusqu’à la chute. Amina ne parvient pas à faire sortir les mots de sa bouche. À la frontière franco-belge, existe un lieu hors du commun qui prend en charge ces enfants psychiquement et socialement en difficulté. Jour après jour, les adultes essaient de comprendre l’énigme que représente chacun d’eux et inventent, au cas par cas, sans jamais rien leur imposer, des solutions qui les aideront à vivre apaisés. Au fil de leurs histoires, A ciel ouvert nous ouvre à leur vision singulière du monde.
Notre avis :Forte d’une réputation des plus honorables dans le genre du documentaire, Mariana Otero s’est toujours distinguée par une pugnacité et une persévérance indispensables aux travaux de longue haleine. Après avoir tourné pour la chaîne Arte une série de six excellents documentaires intitulés La loi du collège, obtenu la consécration grâce à Histoire d’un secret, et ému le public avec Entre nos mains, la cinéaste propose cette fois-ci une immersion dans les locaux de Courtil, un Institut Médico-Pédagogique pour enfants et jeunes en situation d’handicap mental à la frontière franco-belge.
© Romain Baudéan
Naviguant entre ciel et terre, folie et raison, cette humaniste obstinée a filmé le quotidien de ces êtres à part. Sans complaisance ni déférence, la réalisatrice y interroge les constructions psychiques d’enfants hors normes. En posant sur ces réalités hétéroclites un regard doux et complice, elle scrute et dissèque toutes ces perceptions du monde qui bourgeonnent sans que le reste de la société ne s’en inquiète.
Plaidoirie pour une action psychanalytique souvent décriée, A ciel ouvert décrit chaque facette de la matérialisation de soins psychiques sur le quotidien d’enfants handicapés. En évolution perpétuelle, cet univers se voit concrétisé aussi bien sous la forme d’un accompagnement soutenu que dans l’apprentissage d’une réponse immatérielle face aux angoisses de chacun. Fenêtre ouverte sur une réalité sans artifices, le long-métrage établit et bouleverse les tenants et aboutissants de ce que nous aimons appeler la pensée rationnelle.
© Romain Baudéan
Sensiblement astucieux, A ciel ouvert se doit d’être appréhendé aussi bien avec l’intellect qu’avec nos perceptions les plus sensitives. La pédagogie de Mariana Otero, presqu’autant que sa générosité filmique, méritent notre attention la plus complète et la conception du monde soutenue par A ciel ouvert fraie dans nos esprits de nouvelles perspectives philanthropiques qui ne peuvent que se prouver salutaires.
Crédits Photographies : Romain Baudéan
Galerie Photos
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Kaliope 9 janvier 2014
A ciel ouvert - la critique
D’un regard extérieur, Marianne Otero a fait un regard immergé. Elle est dans la rencontre avec ces enfants. La vraie !
Nous resterions aussi extérieur et sans comprendre si n’équipe n’était pas là. Et c’est un bel hommage à celle-ci et à la psychanalyse dans le quotidien.
Peut-être que certains comprendrons qu’il y a des autistes et qu’il y a des enfants dans la psychose et que ce ne sont pas les mêmes...
Kaliope
van Rillaer 13 janvier 2014
A ciel ouvert - la critique
Le Courtil est un établissement où l’autisme est encore considéré comme une « psychose », ceci étant en contradiction avec le consensus établi aujourd’hui par les chercheurs scientifiques. Mais de psychologie scientifique il n’est pas question au Courtil. La doctrine – lacanienne – se résume à ceci, qu’on peut lire sur le site (http://www.courtil.be/feuillets/F29.html) :
« Il y a un traitement possible de l’autisme et de la schizophrénie. Le dernier enseignement de Lacan s’ouvre, dans la pratique, sur un traitement de la jouissance autre que le père, sur un traitement par l’objet, par le maniement de la lettre et le dialogue comme sortie de l’autisme. […] La clinique de l’autisme est certes à distinguer de la clinique de la schizophrénie et de celle de la paranoïa mais elle fait partie intégrante de la clinique différentielle des psychoses. Elle est incluse dans la forclusion généralisée, point ultime où tout le symbolique est réel, où la jouissance est entièrement localisée dans le signifiant S1 qui le véhicule. » Comprenne qui pourra…
Pas sûr que cela permette d’aider les enfants à réellement progresser.