Pop-électro
Le 26 novembre 2002
Enthousiasmants comme peu de groupes à guitares savent encore l’être.
- Artiste : Simian
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Dotés d’une imagination débridée, les Anglais de Simian n’ont pas peur de frotter leur pop sous influence sixties aux dernières tendances de l’électro. Enthousiasmants comme peu de groupes à guitares savent encore l’être.
yDomaine d’élection des egos démesurés ou des conservatismes de tout poil (on pense très fort à Oasis ou aux Stereophonics), la pop anglaise s’offre régulièrement une cure d’auto-dérision bienvenue. Histoire de se rappeler que l’Angleterre est aussi le pays de Lewis Caroll, des Monty Python ou de Syd Barrett. En remettant énergie et bonne humeur au goût du jour, I Should Coco de Supergrass avait ainsi fait office d’élixir de jouvence, de même que les premiers EPs de The Beta Band. Sur le même label que ces derniers, Simian propose une très louable tentative de confusion des genres, placée sous le patronage de Lennon ou de Beck. Il y a à peine plus d’un an, leur premier album, Chemistry Is What We Are, leur avait valu les compliments des critiques grâce à un mélange subtil de folk psychédélique et d’électronica mélancolique, sans que le résultat tourne à l’exercice de style laborieux.
Sans renoncer complètement aux divagations sous acides, leur deuxième album n’en garde que les aspects les plus ludiques. Cultivant un sens étrange du groove, les morceaux de We Are Your Friends sont à la fois immédiats et déconcertants. Never Be Alone, fusion improbable de Depeche Mode (époque Music for the Masses) et du Happy Together des Turtles, a la stature évidente d’un tube. Malgré un recours un peu facile aux choeurs exaltés, les très électro Sunshine ou End of the Day comptent parmi les morceaux de pop futuriste les plus excitants qu’on ait entendus ces derniers temps.
Si on se lamente de la mauvaise passe traversée par Beck, on trouvera de quoi se consoler chez Simian, qui partage de nombreuses références musicales avec le Californien. Ainsi que le don de détourner en cours de vol des morceaux qui n’en demandaient pas tant, comme When I Go qui de rengaine bluegrass se métamorphose en hymne planant, après quelques détours sautillants chez Paul McCartney. Ou bien Helpless, avec ses beats dénichés dans le R&B du moment, qui nous donne une idée de la manière dont auraient sonné les Beach Boys si Brian Wilson avait fait appel aux Neptunes pour produire Pet Sounds. Le genre d’idées qui ne passe pas souvent par la tête des gens normaux et sensés. Le chanteur de Simian semble d’ailleurs, sur plus d’un refrain, mûr pour les urgences psychiatriques. De toutes façons, on ne se méfie jamais assez de ces inconnus qui proclament de but en blanc qu’ils veulent être vos amis...
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