Viva politikart !

En cette période électorale passionnante de suspense, voici en France le retour du cinéma politique politisant avec le documentaire de Karl Zéro sorti au début du mois. Un choix essentiel pour joindre l’utile à l’agréable.

La tentation au sein d’une rédaction d’une prise de position partisane en période électorale, alors que dans un sursaut démocratique la France retrouve enfin sa bivalence gauche/droite, est toujours grande. Mais nous ne nous plierons pas à ces inclinaisons. Notre site culturel ne s’est pas donné pour vocation d’influencer notre lectorat en clamant nos préférences. Ce qui ne nous empêche en rien d’avoir un point de vue politique sur la société telle quelle est dépeinte dans les fictions et les documentaires au cinéma et de mettre en exergue un point de vue humaniste et humain complémentaire à l’aspect technique, narratif ou esthétique d’une œuvre. L’intégrisme, l’extrémisme, l’intolérance, le conservatisme exacerbé, la bêtise humaine n’auront jamais les faveurs de nos colonnes. Et fort heureusement, ils n’ont pas leur place non plus chez nos confrères.
L’actualité étant aux interrogations quant à l’avenir de notre nation entre un Sarkozy que l’on dit diabolisé ou diabolisant et une Royal que l’on dit vecteur de changement ou usurpatrice de gauche, nous aurons néanmoins un bon conseil à vous donner, allez vous informer (et aussi vous amuser, on en a bien besoin en ce moment) de la face cachée de ces deux grands adversaires à la vision d’une France diamétralement opposée en jetant un coup d’œil au documentaire de Karl Zéro, Ségo et Sarko sont dans un bateau, car pour l’heure plus question d’hésiter jusqu’à la dernière minute alors que l’on jette tant d’argent par la fenêtre pour débattre des idées sur la place publique (eh les gars faudrait se calmer avec les affiches et le papier, on croirait que vous êtes en train de faire la promo du dernier Spider-man ou Harry Potter !). La démocratie gagnera à ce que les votes de chacun soient mûris et réfléchis. Et si le cinéma peut y aider, alors il faut foncer.
Certes le documentaire de Zéro sent un peu l’improvisation de dernière minute et ne jouit ni de toute la documentation de Dans la peau de Jacques Chirac ni d‘un montage authentiquement cinématographique, mais il a au moins le mérite de gratter l’écorce médiatique traditionnelle des deux candidats. Le but n’est pas de les diaboliser l’un ou l’autre ou de les promouvoir, mais de faire apparaître leurs contradictions à travers leur carrière. Chacun en ressort un peu ridiculisé, égratigné, mais toujours respecté pour ce qu’il est dans les limites de son comportement républicain et démocratique. Alors Sarko est-il vraiment le petit dictateur qui divisera la France au lieu de la rassembler et Ségo aura-t-elle la carrure nationale et internationale pour porter les changements nécessaires à une France peu encline aux bouleversements ? Zéro ne vous donnera pas la réponse, mais au moins vous conduira sur la voie de la réflexion. Et surtout il réinvente le cinéma politique politisant qui manque tant à la France en ce moment et suit ainsi les traces du cinéma d’investigation américain qui a mis le feu aux poudres avec des documents comme Bowling for Columbine, Farenheit 9/11 ou plus récemment Jesus camp et Une vérité qui dérange. Le cinéma devient ainsi une aubaine pour la démocratie, soutenu par l’Internet où l’ancien journaliste de Canal peut agir avec une pression moindre. Allez ouste, maintenant tout le monde dans les salles ou sur le site de Karl Zéro pour y découvrir son film en VOD. Joignez l’utile à l’agréable.