Auprès de ma blonde...
Le 14 septembre 2004
Jaenada décrit la nostalgie de l’adolescence envolée à travers un texte aussi drôle que poignant. C’est l’histoire d’un mec qui part à la recherche d’un amour de jeunesse...
- Auteur : Philippe Jaenada
- Editeur : Grasset
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Française
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Avec ce cinquième roman, Philippe Jaenada achèvera de convaincre les sceptiques. Oui, il possède sa manière bien personnelle de raconter des histoires et un style qui s’affine de plus en plus. Toujours en équilibre sur le fil de la tragi-comédie, Jaenada raconte sa petite madeleine à lui, ces instants magiques de l’adolescence, quand baiser n’est rien de plus qu’un sujet de conversation et que tout reste à découvrir. Au départ, c’est l’histoire d’un type de quarante ans, un peu triste et paumé, qui s’emmerde profondément et qui va soudain revivre un pan entier de son adolescence.
Car au cours d’un dîner, ce type apprend que Céline (notons ici l’utilisation d’un prénom plus que banal par un écrivain qui s’était fait une spécialité de baptiser ses personnages de manière très originale...), la fille de son hôte, a vu son existence virer au cauchemar. Droguée, prostituée et malade, elle a totalement coupé les ponts avec ses parents et habite à Marseille. De fil en aiguille, le narrateur croit reconnaître en Céline celle qui l’a (presque) dépucelé quand il était ado et dont il était (presque) tombé amoureux. Il se met alors en tête de lui remettre la main dessus et, pourquoi pas, de partager de nouveau leur ancienne complicité. Sans vraiment y croire. Juste comme ça, pour se rappeler le bon vieux temps et se raccrocher à d’anciens repères.
Au fil des pages, les souvenirs affluent. L’occasion pour ce type de se remémorer les années d’insouciance, de se replonger dans une époque qui lui ressuscite une petite part de sa jeunesse. Mais bien sûr, puisque c’est du Jaenada, on sourit autant qu’on partage la tristesse de son narrateur. La scène du dépucelage constitue un morceau d’anthologie et de bravoure, un moment d’autodérision absolument irrésistible. C’est un roman qui s’avale à toute vitesse, qui séduit par son originalité de ton et son parfum doux amer. Et qui donne à chacun l’occasion de réfléchir à ce qu’il est devenu. Car on a tous en nous une "jeune fille blonde" qui sommeille...
Philippe Jaenada, Vie et mort de la jeune fille blonde, Grasset, 2004, 284 pages, 17 €
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