Le 28 juin 2017
- Scénariste : Olivier COTTE>
- Dessinateur : Xavier COSTE
- Genre : Science-Fiction
- Editeur : Casterman
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 7 juin 2017
Qui a dit que le post-apocalyptique ne pouvait pas être esthétique ?
James était un soldat. Maintenant que le monde décline, la faute à un dérèglement des appareils électriques, sa dernière mission lui apparaît quelque peu vaine, ou seulement comme un dernier défi : infiltrer une région reculée africaine, retrouver un laboratoire qui détient peut-être la clef de l’anéantissement de la civilisation moderne, la faute aux intelligences artificielles et aux folies des hommes. Ce long périple, entre bateaux à vapeur, épidémies cybernétiques et rêves hantés, le mènera au bout d’une quête plus personnelle. Car le message de cet album va au delà de la simple bande-dessinée d’anticipation. Ou plutôt, comme tous les romans ou films d’anticipation, il est là pour interroger l’homme sur sa responsabilité, son action future, son empreinte sur le monde. Là où beaucoup culpabilisent, Le Lendemain du monde se veut plus philosophique, plus en profondeur, plus en méandres. Il y a en vérité un petit air d’Apocalypse Now dans les aventures de ce militaire blasé, sans peurs mais pas sans reproches, dans ce long cheminement, sous un ciel lourd, une nature hostile et des indigènes plus dangereux que la faune locale. Et au final, une remise en cause, une évolution, voire une renaissance, au milieu de la violence ambiante. Les flashbacks, parfois un peu brutaux, desservent parfois plus qu’ils ne servent, mais l’atmosphère est saisissante, avec ce retour aux sources d’un Ravage modernisé, et surtout embelli.
© Casterman
L’ouvrage est une claque graphique. Puissant dans les couleurs, évasif dans les crayonnés, l’ambiance doit beaucoup à la patte de Xavier Coste, qui signe un album proche de l’exposition d’art. Des doubles pages exaltantes, des visages tranchants, une Afrique renouvelée, qui pourrait faire penser à l’album culte Froid Équateur, où le futur se révèle absurde, alambiqué, flou aussi. Finalement, l’intelligence artificielle reste en fond, toujours présente mais jamais écrasante, un soupçon de Terminator qui donne un souffle de SF pour un album qui n’en a pas les codes. Le dessin est dans cette veine, plutôt artisanal, comme des notes qui auraient été prises tout au long d’un voyage fluvial.
© Casterman
Album plus esthétique que scénaristique, Le Lendemain du monde cache en vérité sous une histoire d’anticipation une véritable réflexion sur la société, mais aussi sur l’empathie et la fraternité. Seulement, la beauté des pages éclipse quelque peu ce scénario complexe et intelligent.
154 pages - 22,50€
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