Le 10 novembre 2020
C’est un voyage dans le temps récent que propose Thomas Jorion, à travers l’Italie fastueuse, que révèle l’architecture de demeures imposantes. Autrefois occupées, elles retrouvent leur existence grâce à ces photographies, dont la vision happe et projette immédiatement le lecteur dans l’espace qu’il a sous les yeux.
- Editeur : Editions de la Martinière
- Genre : Beaux Livres, Photographie
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 22 octobre 2020
- Plus d'informations : Site des Editions de la Martinière
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Résumé : Le photographe Thomas Jorion présente dans ce livre une série envoutante de clichés sur des demeures, villas et autres palais de l’Italie, aujourd’hui en ruines.
Critique : Le titre de la série donne le ton : Veduta, littéralement « ce que l’on voit » réfère à ce courant de peinture italien du XVIIIè siècle, le védutisme. Les peintres emblématiques de ce mouvement ont notamment peint des vues de Venise par ce qu’ils considèrent comme une représentation réaliste des paysages. Grâce à des procédés de lumière et de perspective, la ville se voit sur ces tableaux comme à l’œil nu, en lumière réelle. Les paysages s’affranchissent d’une mise en scène, pour se figer dans l’œuvre, semblable à une photographie.
- Canaletto
- Vista del palau Ducal de Venècia, de Canaletto
Pour son voyage en Italie à la recherche de bâtiments délaissés, Jorion emploie la même méthode. Dans cette perspective, il utilise une chambre grand format, procédé qui nécessite du temps pour la prise de vue et capture l’instant comme pourrait le faire un œil humain. Il a donc travaillé en lumière naturelle, sans retouche. Les photos qui en résultent transportent le lecteur directement dans ces lieux, comme un autre témoin de ce patrimoine, après le photographe .
Grâce à ce choix artistique, l’artiste ouvre les portes de l’imaginaire, une vision hors du temps, qui nécessite de s’attarder sur les détails qui se dévoilent au fur et à mesure de la contemplation.
Là où le védutisme avait pour ambition de figer les villes dans leur superbe, Thomas Jorion a fait le choix du délabrement, en continuité avec son travail sur les vestiges d’empires ou les lignes de train oubliées. Il interroge le rapport au temps, à ce qui a été et ce qu’il en reste, ainsi que sur la transformation qui s’opère dans ces lieux, au fil du temps. L’architecture et les traces humaines se mêlent désormais à la Nature, conservant la beauté remarquable de la construction et le passage du temps en une seule image. Le rapport au récent déjà ancien donne un point de vue vraiment intéressant.
Crédits Thomas Jorion
Le livre permet donc d’arpenter ces lieux, sans jugement de la part de son auteur. Il n’est pas question ici de prêcher pour une conservation de ces vestiges du passé, mais simplement de les interroger, les livrer à l’imaginaire et surtout les admirer. L’œuvre est humble et d’autant plus remarquable. Cette série témoigne d’une décennie de photographies, dont nous n’avons que peu d’indications, à part des lieux géographiques. La préface de Giovanni Fanelli, historien à l’université de Florence, donne quelques indications bienvenues. Mais au fond, peu importe ce qu’ont été ces palais, des villas ou des décorations : il appartient désormais à chacun d’en chercher l’histoire.
Langue : Français
Reliure : Relié
228 pages - 49€
Dimension : 32 x 26 cm
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