Le 22 octobre 2018
- Scénariste : Julian Voloj>
- Dessinateur : Thomas Campi
- Collection : Urban Graphic
- Genre : Biographie
- Editeur : Urban Comics
- Famille : Comics
- Date de sortie : 14 septembre 2018
Symbole de l’Amérique de la fin des années 30, héros encore encensé aujourd’hui, Superman est le super-héros originel. Celui par qui s’est créé un marché artistique et un gigantesque empire commercial générant aujourd’hui des sommes d’argent colossales. Derrière ce costume, il y a deux créateurs : Jerry Siegel et Joe Shuster.
Résumé : En plein hiver de l’année 1976, un policier découvre un vieil homme sans manteau, frigorifié et affamé sur un banc de Central Park. Désireux de l’aider, il l’emmène dans un petit restaurant afin de lui offrir un bol de soupe. Pour le remercier, le vieil homme lui fait un dessin : Superman. Ce vieil homme, c’est Joe Shuster, le co-créateur de Superman. Voyant le policier surpris, il se met à lui raconter son histoire.
Aux États-Unis, les années 30 marquent le début balbutiant des comic books. La plupart sont des recueils de strips, les fameuses petites bandes dessinées présentent dans les journaux souvent découpées en quelques cases comme The Katzenjammer Kids. En 1938, un évènement majeur va révolutionner cette industrie naissante : Superman dans le premier numéro d’Action Comics. Dès lors, une ruée vers l’or démarre face à cette nouvelle mode qui se révèle très lucrative et de nouveaux super-héros sont créés régulièrement.
Superman, c’est un symbole de force et de bonté auquel les jeunes s’identifient par le biais de son côté humain représenté par Clark Kent. En somme, un Homme bon peut contenir Superman. Cependant, il est deux opprimés que ce héros n’a jamais pu défendre : Joe Shuster et Jerry Siegel, ses deux créateurs qui avaient vendu leurs droits. Méconnus du grand public pendant longtemps, il aura fallu attendre 1978 et la sortie du film de Richard Donner pour que Shuster et Siegel obtiennent une rente annuelle et leurs noms systématiquement présentés à côté du titre.
©2018 URBAN COMICS
Joe Shuster, c’est un album du retour au source. De la bande dessinée pour raconter une part importante de la bande dessinée. Quel meilleur format pour parler de Joe Shuster ? Julian Voloj qui a réalisé un travail colossal de recherche et d’écriture pour cet album s’est concentré sur le point de vue de Joe Shuster et non celui de Jerry Siegel. Bien sûr, ce dernier bénéficie d’une place importante dans cet album et ils forment un duo d’amis animés par une même passion. Mais Voloj a souhaité écrire pour lui après la découverte de lettres qui révélaient que Shuster avait terriblement souffert, de problèmes de santé et de sa pauvreté.
Cet album est un condensé d’émotions car il est si bien écrit que l’on pourrait penser lire une autobiographie. C’est à travers les yeux de Joe Shuster que l’on découvre son monde de la bande dessinée, son bonheur d’avoir découvert sa vocation, ses efforts, ses succès et sa lente descente aux enfers. Plus encore, on s’identifie à Joe Shuster car il est dépeint comme une personne qui a subit tout au long de sa carrière. Il n’a jamais négocié, il n’a jamais vraiment protesté, et cela créé un sentiment d’impuissance de notre part qui permet de s’identifier à lui.
©2018 URBAN COMICS
Pendant les recherches préparatoires de Julian Voloj, son agent a rencontré le dessinateur Thomas Campi. Ce dernier a réalisé un travail parfait sur l’album. Entre impressionnisme et pop’art, Campi joue avec le réalisme et l’onirique dans ce travail de mémoire. La suppression de la ligne claire à chaque fois que l’album relate le passé de Joe Shuster a un côté symbolique intéressant puisqu’il revient sur un style très représentatif de la classe moyenne de l’époque tout en accentuant l’idée qu’avant Shuster et Siegel, la ligne claire n’existait pas et donc par extension, la bande dessinée. Ce faisant, les créateurs de Superman sont remis au centre de toute l’industrie du comics qu’ils ont créé.
C’est là tout le tragique de cette histoire. Superman est l’un des personnages les plus forts et les plus emprunt d’optimisme, reflet de l’idéal de deux jeunes américains de Cleveland pleins d’espoir. Puis naïvement, vendu aveuglément à un éditeur après plusieurs années d’échecs, ils ne se doutaient pas qu’ils seraient dépossédés de leur création. Pendant que DC Comics devenait Superman, Shuster et Siegel, dans l’ombre, restaient Clark Kent.
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.