Escale d’été : Suisse romande
Le 23 juillet 2002
Que se cache-t-il sous la "suisserie" des gardiens de la propreté de notre pays voisin ?
- Auteur : Jacques-Etienne Bovard
- Editeur : Bernard Campiche
- Genre : Roman & fiction
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Envie de voir ce qui se cache sous la "suisserie" des gardiens de la propreté de notre pays voisin ? De découvrir une maniaque helvétique labellisée ? Alors lisez Une leçon de flûte avant de mourir, de Jacques-Etienne Bovard, notre escale agitée sur des terres que l’on croit endormies.
Couronné en 1999 par le Prix des auditeurs de la Radio suisse romande pour Les beaux sentiments, Jacques-Etienne Bovard s’en est revenu une année plus tard jouer Une leçon de flûte avant de mourir. Une petite musique de vie, qui résonne dans les murs tristes d’un immeuble de grisonnants dans la banlieue de Lausanne.
La maîtresse des lieux s’y nomme Madame Malamondieu, concierge de son état, "strige" de qualité, qui envoie "ses" locataires jugés trop âgés dans des maisons de retraite. Un vampire qui aurait mérité sans aucun effort une nouvelle dans Nains de jardin, recueil dans lequel l’écrivain vaudois s’en prenait déjà avec humour et férocité à certains petits travers helvétiques.
A ceci près que Jacques-Etienne Bovard ne s’arrête pas cette fois à la "suisserie indécrottable" de la bête, mais il en gratte la laide carcasse afin de chercher à saisir le mal qui l’habite. Et qui la fait maudire Edouard, violoniste doué mais arthrosé, obligé de laisser tomber le violon pour le violoncelle. Avec difficulté. D’où la haine de "l’helvétique maniaque dans toute son horreur", peu encline à voir le "propre en ordre" de sa maison perturbé par de monotones grincements de cordes.
L’histoire en serait sans doute restée à celle d’un mauvais voisinage sans l’emménagement, sur le même palier qu’Edouard, de Gilles, étudiant sur le point de terminer son mémoire de licence et... ancien joueur de violon. Sous les conseils et avec le Guadagnini du vieux maître, il va reprendre l’archet. En naîtra une intéressante relation entre générations, mais aussi une guerre rapide à l’issue fatale opposant la pipelette aux musiciens.
Mettant sa plume dans la main de Gilles, Bovard livre un beau roman fait de bonheur ombragé, un aperçu de la bonté des hommes et de leur bêtise qui, sans vraiment surprendre, se lit d’un trait.
Jacques-Etienne Bovard, Une leçon de flûte avant de mourir, Bernard Campiche Editeur, 2000, 200 pages, 15,24 €
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