Pétard mouillé
Le 6 août 2009
Le second long métrage de l’auteur du prometteur Brick s’annonçait comme une comédie policière déjantée et se révèle être un pétard mouillé.


- Réalisateur : Rian Johnson
- Acteurs : Mark Ruffalo, Rachel Weisz, Rinko Kikuchi, Adrien Brody, Maximilian Schell, Robbie Coltrane
- Genre : Comédie, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Société nouvelle de distribution (SND)
- Durée : 1h50mn
- Titre original : The Brothers Bloom
- Date de sortie : 5 août 2009

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Résumé : Deux frères sont spécialisés dans les arnaques de haut vol. Rien n’est impossible pour eux et les mises en scène sont toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Lorsqu’ils s’attaquent à une riche héritière excentrique, ils ne se doutent pas qu’ils vont avoir à faire à une charmante manipulatrice qui cache bien son jeu...
- Copyright SND
Critique : Auteur du prometteur Brick, Rian Johnson semble avoir disposé de davantage de moyens (trio de vedettes, tournages dans les sites les plus prestigieux de la planète, explosions en tous genres...). Comme dans un James Bond formaté, les personnages (et spectateurs) sont promenés de Prague à Saint-Pétersbourg, en passant par le Monténégro ou autres lieux de villégiature branchés. On ne reprochera pas au scénariste d’avoir concocté un récit incompréhensible : après tout, Le grand sommeil ou Meurtre dans un jardin anglais tiraient leur pouvoir de séduction de leur construction alambiquée que même leurs auteurs peinaient parfois à éclaircir ! Simplement, un style et une mise en scène parvenaient à transcender ces jeux de piste narratifs. Ici, Rian Johnson hésite entre deux voies. D’un côté, il veut jouer la carte de la comédie policière estivale sans prétention : sur ce plan, l’œuvre n’arrive pas à la cheville de Bons baisers de Bruges, sorti l’été 2008.
- Copyright SND
Rien de cette Arnaque ne sort des clichés du genre : pré-générique sur l’enfance à la Amélie Poulain, arroseur arrosé comme dans Jackie Brown, femme fatale à qui on ne la fait pas (Rachel Weisz, plutôt fade). En même temps, le cinéaste vise le second degré pince-sans-rire à la Wes Anderson que vient rappeler le visage très Droopy d’Adrien Brody, tout juste sorti de À bord du darjeeling limited. Mais compte tenu de la platitude des situations et du sentiment de réchauffé, la référence se transforme ici en coup d’épée dans l’eau. On est donc bien loin de la comédie policière déjantée à laquelle on pouvait s’attendre.