Sans Bill Murray
Le 4 août 2010
Avec ces trois frères à la recherche de leur famille, Wes Anderson orchestre un sommet de mélancolie à fendre le cœur. Le meilleur du cinéma indépendant US.
- Réalisateur : Wes Anderson
- Acteurs : Anjelica Huston, Bill Murray, Owen Wilson, Natalie Portman, Jason Schwartzman, Adrien Brody, Amara Karan, Camilla Rutherford
- Genre : Comédie dramatique, Aventures
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h31mn
- Date télé : 25 janvier 2017 20:55
- Chaîne : Arte
- Titre original : The Darjeeling Limited
- Date de sortie : 19 mars 2008
- Festival : Festival de Venise 2007
Résumé : Trois frères qui ne se sont pas parlés depuis la mort de leur père décident de faire ensemble un grand voyage en train à travers l’Inde afin de renouer les liens d’autrefois. Pourtant, la "quête spirituelle" de Francis, Peter et Jack va vite dérailler, et ils se retrouvent seuls, perdus au milieu du désert avec onze valises, une imprimante, une machine à plastifier et beaucoup de comptes à régler avec la vie... Dans ce pays magique dont ils ignorent tout, c’est alors un autre voyage qui commence, riche en imprévus, une odyssée qu’aucun d’eux ne pouvait imaginer, une véritable aventure d’amitié et de fraternité...
Critique : Wes Anderson a toujours aimé le burlesque flapi, l’extravagance amortie, le dandysme mélancolique. À bord du Darjeeling Limited, son dernier long métrage, est un sommet de burlesque inquiet. Certains le trouveront trop light pour supporter la comparaison avec des objets plus imposants comme La famille Tenenbaum ou La vie aquatique. Peu importe au fond : le lien affectif que ce nouveau Wes noue avec le spectateur se révèle si intense qu’il risque de vous toucher de manière instinctive. Ceux qui ont toujours été un peu réfractaires aux beaux enchevêtrements de plans du jeune prodige peuvent également se laisser tenter. Sur ce coup, c’est un peu comme si Wes brisait la glace de sa virtuosité, arrêtait de se cacher derrière des listes de personnages névrosés et assumait ouvertement toute sa sensibilité entre les moments fleur bleue, la poésie des matins blêmes, le spleen des petits soirs et le désarroi silencieux. Peut-être pour la première fois, sa mécanique formelle (travellings virtuoses, bande-son nickel chrome et autres effets de style que les vilains s’obstinent à prendre pour de la pose frimeuse) est totalement au service d’un scénario déchirant où trois frères désaccordés (Adrien Brody en serpent mal réveillé, Owen Wilson en Dandy Steak, Jason Schwartzman en romantique franchouillard), cherchent à renouer les liens défaits d’une famille, entre un père défunt et une mère absente. Ailleurs, les intrigues annexes (Natalie Portman et ses bleus d’amour dans le court Hôtel Chevalier, Bill Murray et son faux départ, Barbet Schroeder et son garage de l’absurde) ressemblent à des visions décalées qui dépeignent l’univers intérieur des frangins.
- © Twentieth Century Fox France
On sait depuis longtemps que Wes connaît la politesse du désespoir, mais il n’a sans doute jamais aussi joliment flirté avec l’essence de son cinéma : voir des personnages joyeusement dépressifs s’agiter dans son cadre bocal, en apesanteur. Avec la discrétion des grands, Anderson orchestre une œuvre de métronome follement inventive, filme des sentiments qui ne s’expriment pas d’eux-mêmes et se dérobent à tout commentaire. Moins on en dit, mieux c’est. Tout peut se traduire par les regards. Récitant une nouvelle fois Baudelaire ("combien nous sommes grands et poétiques dans nos cravates et nos bottes vernies"), le réalisateur ne déçoit pas : il ne cultive pas le non-dit pour le non-dit et ne fait pas de clins d’œil entendus. Il se contente juste de toucher juste avec des idées, des intuitions, des serpents. Une histoire d’amour minuscule qui devient majuscule ou un train qui ne peut plus avancer sur ses rails. À chaque détail, c’est beau à en pleurer.
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Norman06 29 avril 2009
À bord du Darjeeling limited - Wes Anderson - critique
Un ratage hélas. Une comédie pince sans-rire qui ne fait pas rire et dont l’humour (?) absurde s’apparente au mieux à du sous Ionesco. La seule bonne idée (le court-métrage projeté en début de séance et repris dans la narration) est escamotée. Mais comme disaient les producteurs dans Hollywood Ending : "Les Français apprécieront..."
Terrence Baelen 30 avril 2012
À bord du Darjeeling limited - Wes Anderson - critique
Petit chef d’oeuvre du cinéma indépendant qui brille par la bonne humeur qu’il dégage. Acteurs au top, et humour très bien dosé au programme ! Ça donne la patate !