... à brack
Le 16 août 2006
Halluciné, tordu, complexe, un film de teenagers qui balance entre Gus Van Sant, Lynch et Sherlock Holmes. Osé, mais un brin prétentieux.
- Réalisateur : Rian Johnson
- Acteurs : Joseph Gordon-Levitt, Lukas Haas, Nora Zehetner
- Genre : Thriller
- Nationalité : Américain
– Durée : 1h50mn
Halluciné, tordu, complexe, un film de teenagers qui balance entre Gus Van Sant, Lynch et Sherlock Holmes. Osé, mais un brin prétentieux.
L’argument : Un ado à la marge de son lycée, détective en herbe, se lance à la recherche de sa copine disparue. Rapidement, il se retrouve embarqué dans une histoire louche de trafic de drogue, coincé au milieu d’une bande de jeunes gens pas franchement équilibrés...
Notre avis : C’est presque devenu un genre un part : le trip cinématographique sundancien (du festival de Sundance, royaume du cinéma indépendant US). Brick, dans ses qualités comme dans ses défauts, illustre à lui seul ce cinéma bien plus intéressant que celui de son voisin d’Hollywood, mais qui se laisse parfois, comme lui, tomber en pleine autocontemplation, dans une quasi masturbation filmique ultra-référencée et parfois dure à digérer.
Brick est d’abord un film-enquête, avec son jeune détective intrépide, voire carrément barré. Un héros prêt à tout, qui se fait régulièrement laminer la tête, qui ne dort jamais, mais qui est très amoureux, et donc qui ne lâche pas une seconde son objectif, qui est aussi le nôtre : y voir plus clair. Car Brick est un film tordu, compliqué, où il est fortement déconseillé de fermer l’œil cinq minutes, sous peine d’être totalement largué. Bavard, les personnages apportent de nouveaux éléments à l’imbroglio de la disparition de la copine du héros, puis à l’histoire de came (ladite brick, qui est un pavé d’héroïne) qui portent le film. Le scénario est complexe, on s’y perd parfois.
Mais ce qui fait l’originalité de Brick, c’est son regard décalé, celui de son héros, sur les autres jeunes gens qu’il rencontre. Des marginaux, comme lui, riches pour la plupart, et complètement défoncés dans tous les sens du terme, perdus d’avance, et étrangement adultes. Car, et c’est ce qui perd le spectateur au départ, Brick flotte dans un flou constant. Les personnages agissent comme s’ils jouaient un jeu de détective grandeur nature, se méfient les uns des autres, se parlent en devinettes et se mentent constamment. Tout ça sonne faux, mais contribue au charme du film.
La mise en scène, riche mais maniérée, la relative longueur de Brick, son côté sous ecsta en fait un objet cinématographique intéressant, certes bancal mais qui pourrait bien révéler un réalisateur de talent, Rian Johnson qui, s’il parvient à défaire son prochain film des oripeaux très tendance et parfois frime de Brick, pourrait bien être à suivre de près.
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Norman06 22 avril 2009
Brick
L’originalité de cette première œuvre consiste à greffer les codes du film noir (intrigue complexe, trahisons, femmes fatales) à l’univers du film de campus. Cela rajeunit le premier genre et donne une maturité au second mais l’ensemble relève davantage de l’exercice de style.