Voix de garage
Le 3 septembre 2004
Reconstitution minutieuse mais intense d’un rock’n’roll très sixties par des Suédois au sommet de leur art.
- Artiste : The Hives
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Les traditions se perdent : plus besoin d’aller à Detroit ou San Francisco pour trouver du bon rock’n’roll sauvage. Suédois malins et tenaces, les Hives n’ont peut-être pas inventé la poudre garage, mais au moins ils n’ont pas perdu le détonateur pour leur troisième album.
Ces dernières années l’ont prouvé, le culte des Sonics, Seeds et autres divinités du rock garage n’est pas près de s’éteindre. Avec leur tube intercontinental de 2001 Hate to say I told you so, les Hives avaient compris ce qui faisait la beauté du style : des morceaux simples, très simples, brutaux et surtout des mélodie addictives - bref tout ce qui aide à rendre la vie sur terre plus supportable. Tyrannosaurus Hives le confirme haut la main.
Avec leurs costumes bicolores et leurs guêtres blanches, les Hives c’est un peu les Frères Jacques égarés dans Happy Days : pas vraiment des apollons, mais un joli sens de l’entertainment et de la reconstitution historique au nœud de cravate près. Ce goût pour le rock’n’roll US plus vrai que nature, il n’y a qu’en Scandinavie (depuis les Hanoï Rocks jusqu’aux plus récents Hellacopters) et au Japon que l’on trouve ça. De quoi faire oublier que c’est aussi la patrie des sucrés ABBA, Cardigans et autres Roxette.
Malgré son format très tassé, à peine le temps d’apprendre à prononcer correctement son titre, Tyrannosaurus Hives ne laisse pas l’auditeur sur sa faim. Il est plutôt exsangue, les jambes en compote et les oreilles en chou-fleur, l’auditeur. Mais prêt à remettre ça. Juste avant la fin, la bombe Dead quote olympics survient au moment idéal pour inciter à reprendre les hostilités.
Nos Nordiques ne font certes pas dans le détail. Mais on s’aperçoit vite que leur science s’étend au-delà de la pyrotechnie : le single Walk idiot walk, sur un riff digne de Pete Townshend, cultive avec élégance un minimalisme à la Fleshtones. A little more for little you révèle des harmonies doo-wop énervées, et Love in plaster, avec ses lignes de guitare surf et ses synthés, est presque une incartade sur les terres californiennes de Rancid. Encore plus étonnant : Diabolic scheme, hommage sur tapis de violons à James Brown et surtout au regretté Screamin’ Jay Hawkins. Encore une occasion pour le bien nommé chanteur Howlin’ Pelle d’atteindre les plus hauts degrés sur l’échelle Frank Black du braillement. Et une nouvelle preuve, après les Von Bondies et leur cover récente de Try a little tenderness, que la soul est la sœur inséparable du rock’n’roll roots.
The Hives - Tyrannosaurus Hives (Polydor/Universal)
1 Abra-cadaver
2 Two-timing touch and broken bones
3 Walk idiot walk
4 No pun intended
5 A little more for little you
6 B is for Brutus
7 See through head
8 Diabolic scheme
9 Missing link
10 Love in plaster
11 Dead quote olympics
12 Antidote
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