Ayerdhal est avant tout connu pour ses romans de science-fiction. Cette fois, il signe un polar inscrit en plein dans notre époque. L’occasion pour lui de démontrer qu’il sait parfaitement manier la plume et ménager le suspense, et que cet épais Transparences trouve parfaitement sa place entre les récits de Dantec et de Grangé.

Transparences, c’est l’histoire d’une tueuse en série baptisée Ana X, dont personne ne parvient à se souvenir du visage. Abusée sexuellement par ses parents quand elle était enfant, elle les zigouille à coups de sabre un beau matin, eux et leurs amis. Elle n’a que douze ans et entame un parcours sanglant et meurtrier à travers le monde. C’est Stephen Bellanger, un jeune profiler d’origine québécoise, qui est mis sur le coup après avoir fait un recoupement entre différentes affaires. Il bosse pour Interpol. Il va rapidement s’apercevoir que la CIA, le KGB, la NSA ou encore le FBI sont également au courant du dossier. Pour quelles raisons ? C’est ce que Bellanger va tenter de comprendre.

Pour rédiger ce roman, Ayerdhal s’est énormément documenté. En ressort un ouvrage riche, puissant et parfaitement maîtrisé. Beaucoup plus qu’une enquête, Transparences est l’histoire d’un type qui se cherche et qui, au travers de son investigation, parviendra à s’ouvrir et à se révéler. Plongée dans l’univers secrets des barbouzes, des services secrets, de la guerre des polices et des taupes, Transparences fait aussi la part belle à la psychologie. Et il en faut pour exercer la profession de profiler ! C’est aussi le roman de la solitude et de la quête de soi. De rebondissements en rebondissements, Ayerdhal prouve avec ce roman qu’il faut désormais compter avec lui pour venir bouleverser le paysage du polar français. Tout le plaisir est pour nous !