Top 10 des albums de metal 2013

1) Rob Zombie : Venomous Rat Regeneration Vendor
Mister Rob Zombie aura figuré en bonne place au cœur de l’actu 2013. Ce cinquième effort solo au visuel bariolé et au titre à rallonge est sorti seulement quatre jours après son épatant film d’épouvante The Lords of Salem aux Etats-Unis. Question musique, le résultat est tout aussi réussi puisque le chanteur nous livre tout simplement son meilleur album depuis Hellbilly Deluxe et The Sinister Urge. Il aura fallu une attente de près dix ans pour le voir retrouver une fougue et une créativité musicale que l’on pensait épuisées. Les douze morceaux de Venomous Rat Regeneration Vendor se succèdent dans un torrent bien huilé de grosses guitares accompagnées de leur zeste d’électro punk. Ce condensé de tubes heavy et bizarreries géniales est une pure réussite dans le genre.

2) Nine Inch Nails : Hesitation Marks
Huitième album studio de Nine Inch Nails, Hesitation marks marque au fer rouge le jour de l’abdication de la hargne et révolte musicale qui ont fait le renom du groupe. Fondamentalement minimaliste, le disque se présente modestement en son plus simple appareil. Le son abruptement industriel et la composition d’une précision chirurgicale font de chaque titre une expérience baroque construite sur des arrangements dépouillés diablement efficaces. On ne peut que s’incliner devant le passage de cet incroyable artiste qu’est Reznor de l’ombre à la lumière.

3) Monster Magnet : Last Patrol
Dave Wyndrof et ses musicos nous reviennent dans une forme éblouissante sur ce Last Patrol sous haute influence space rock et rock psychédélique. Le groupe délivre quelques monstrueux morceaux (dont certains n’hésitent pas à dépasser allègrement les 7 minutes - cf : les tueries "End of time" et le titre éponyme "Last Patrol") et imbibe nos tympans avec des harmonies joliment agressives. On se laissera donc énergiquement bercer par les riffs tonitruants, la rythmique ardente et la tonalité impeccable du chant signé Wyndorf pour partir tripper dans des étendues infinies qui nous feront côtoyer les limbes cosmiques.

4) Black Sabbath : 13
Le combo britannique retrouve toute sa hargne d’antan sur 13. Le retour d’Ozzy au chant a été plus que bénéfique, sans oublier la grosse production léchée de Rick Rubin derrière ce dernier album de la bête. Tony Iommi comme à son habitude nous largue des riffs chirurgicaux avec une virtuosité déconcertante. Seulement 8 titres mais 50 minutes de sonorités lourdes et teintées d’une noirceur exquise. On en redemande !

5) Motörhead : Aftershock
Motörhead a-t-il encore la capacité de nous surprendre avec un 21ème album et presque 40 ans de carrière ? Affirmatif ! 14 titres encore une fois imparables comme seul ce bon vieux Lemmy en a le secret. Le dicton "c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes" ne se sera jamais aussi bien appliqué qu’au groupe de Kilmister, Campbell et Dee. Aftershock envoie sa dose de rock, blues et punk avec une redoutable efficacité. Et rien que pour ça on dit respect !

6) Dagoba : Post Mortem Nihil Est
« Il n’y a rien après la mort »... mais avant il y a Dagoba ! Ce dernier album, qui marque l’arrivée du nouveau guitariste Z, impose au public la puissance massive d’une production rigoureuse et une performance de la part du groupe franche et compacte. Le sens du riff s’y trouve plus sophistiqué que dans le passé et les arrangements quasi-symphoniques qui en font la teinte musicale rehaussent le travail des musiciens. Il semblerait que les Français aient encore des surprises en stock...

7) Korn : The Paradigm Shift
Ce 11ème album studio marque le retour de Head, guitariste et cofondateur du groupe. Il laisse également de côté les errances électro/dubstep de son prédécesseur The Path of Totality. The Paradigm Shift alterne le son aux rythmiques d’une extrême lourdeur (la marque de fabrique du crew) et des morceaux plus expérimentaux jamais en manque d’arguments. Ce n’est certes pas l’un des plus grands albums de Korn mais l’on sent que Davis et sa troupe ont fourni un travail soigné sur l’ensemble de ces nouvelles compositions et que la route qui les mènera vers un potentiel futur classique ne demande plus qu’à être tracée.

8) Dream Theater : Dream Theater
Fer de lance du métal progressif et fier de plus de vingt huit ans de carrière, Dream Theater peut se targuer d’être un groupe comme il y en a peu. Comme chacune de leurs galettes, le travail que propose ce nouveau disque éponyme est gargantuesque. Artistiquement virtuose, Dream Theater est un album qui se veut un tableau somme où sont semées des références à d’anciens temps. Exempt de prises de risques, il s’institue néanmoins sans surprises comme l’un des monuments de cette année 2013.

9) Megadeth : Super Collider
Le choix hasardé de Dave Mustaine et sa bande d’opter pour le sinueux chemin de l’expérimentation les honorent. Produit de l’incontournable groupe de Trash Metal, ce quatorzième opus était attendu au tournant. Plus mélodieux dans ses compositions, Super Collider s’essaie à de fructueux exercices de styles d’influences country en atmosphères impures. Patchwork intéressant bien qu’inégal, l’album témoigne d’une volonté évolutive du groupe que l’on salue aussi bien dans l’esprit que dans l’exécution.

10) Ihsahn : Das Seelenbrechen
Musicien avant-gardiste et aguerri, Ihsahn cultive une différence visionnaire d’artiste norvégien de la scène black métal. D’une richesse incontestable, Das Seelenbrechen navigue entre compositions à la structure de fer et improvisations émancipées du carcan de la méthode classique d’enregistrement. Déconcertant, cet album de caractère est une toile de maître où l’on distingue tant bien que mal les virevoltes évolutives et personnelles d’Ihsahn.