Le 26 octobre 2015
Avec The Walk, Robert Zemeckis signe son vrai retour et nous livre un film d’artisan aux multiples lectures, en opposition totale avec les blockbusters actuels sur le fond, tout en les surpassant sur la forme.
- Réalisateur : Robert Zemeckis
- Acteurs : Ben Kingsley, Joseph Gordon-Levitt, Charlotte Le Bon
- Genre : Biopic
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 28 octobre 2015
- Plus d'informations : La page Facebook
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Avec The Walk, Robert Zemeckis signe son vrai retour et nous livre un film d’artisan aux multiples lectures, en opposition totale avec les blockbusters actuels sur le fond, tout en les surpassant sur la forme.
L’argument : Biopic sur le funambule français Philippe Petit, célèbre pour avoir joint en 1974 les deux tours du World Trade Center sur un fil, suspendu au-dessus du vide.
Notre avis : Il y a dans le cinéma de Robert Zemeckis quelque chose qui ne ressemble qu’à lui. Une forme d’art total - celui du divertissement - l’envie de stimuler, de plaire au plus grand nombre, de surprendre, d’attraper au ventre, comme un grand huit. Repousser les limites du cinéma, voilà ce qui intéresse Robert Zemeckis, que ce soit avec Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, Forrest Gump ou son chef d’œuvre sous-estimé La Mort vous va si bien. La proposition est toujours forte, et l’amour du cinéma, lui, bien présent. En témoignent le nombre considérable de films devenus cultes dans sa filmo. Après s’être quelque peu perdu ces dernières années dans les contes de Noël en motion capture, Robert Zemeckis revenait il y a près de trois ans avec un film un peu trop classique pour lui, Flight. The Walk signe donc le retour du réalisateur à ce qu’il sait faire : sublimer un sujet unique pour faire vibrer le spectateur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le film est à la hauteur.
(C) Sony Pictures Releasing France
Tout du long, The Walk confronte deux mondes, l’avant et l’après, le passé et le futur, l’Europe et les États-Unis, le film artisanal et le blockbuster. Le film s’attelle à prendre le meilleur de tout cela, pour rendre un objet hybride, loin des standards hollywoodiens. Conte, thriller, romance, biopic, parc d’attraction, The Walk est tout cela, jouant avec les codes pour mieux les détourner. La première partie du film se concentre sur l’entrée dans l’âge adulte de Philippe Petit, le conflit parental, la rencontre avec le funambulisme, puis amoureuse, plus classique. Cette partie du film n’est pas épargnée par quelques petits défauts, notamment l’accent de Joseph Gordon-Levitt, qui incarne néanmoins le français avec panache. Mais qu’importe, le récit est bien mené, et les contes n’ont évidemment pas pour obligation d’être raccord à la réalité. C’est dans la deuxième partie que le cinéma de Robert Zemeckis marche à plein régime. L’objet se transforme en film de casse, avec une quête bien spéciale : la réalisation de ses rêves. Loin, très loin du cynisme, le cinéaste nous emmène dans un monde où l’on se bat pour la beauté du geste, un monde où marcher sur un fil vaut tous les millions de dollars, toutes les religions.
(C) Sony Pictures Releasing France
The Walk est finalement un film politique, militant avec ses armes pour plus de douceur. Les tours du World Trade Center, objets du délit, nous renvoient bien évidemment notre époque au visage, elles qui n’existent plus. C’est aussi ce que raconte The Walk : une époque où l’insouciance était permise, une époque révolue, perdue à jamais avec la chute des deux tours. Arrive alors le climax, la grande traversée, sans filet, le vide au-dessous des pieds. Le cinéma de Robert Zemeckis prend alors toute son ampleur et son lyrisme, l’artisan de cinéma devient maestro. La caméra vole, tourne, plonge, la tension est à son maximum, durant la sidérante scène de 15 mn. Et nous, pauvres spectateurs, d’attendre la fin pour reprendre notre souffle. Jamais de mémoire de cinéphile le vertige n’avait été aussi bien rendu à l’écran. Jamais la 3D n’avait eu autant de sens. Au final, The Walk dit beaucoup de choses, à des kilomètres du blockbuster d’aujourd’hui et des attentes du public. Et justement, avec une innocence touchante, il semble vouloir rappeler au monde entier à quoi servent les films : à garder espoir, tout simplement.
(C) Sony Pictures Releasing France
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