The trap

Du rock’n’roll seventies plein les oreilles, les Hushpuppies savent utiliser les expressions du passé pour assurer leur avenir.

"We were born in the seventies", clame le premier titre, 1975, et il faut croire que, à l’image du nourisson qui se refuse à sortir du doux ventre de sa maman, les Hushpuppies (ex-Likyds qui évoluaient à Perpignan avant une migration des membres du groupe sur Paris) ont bien décidé de s’accrocher à l’univers pop-garage des années 70 et de l’explorer sous sa forme la plus rock’n’roll. La formation est classique : basse, batterie, guitare, clavier, chant. Vêtus de vestes en velours, chemises à fleurs et à grands cols, et coiffés façon John Lennon après sa rencontre avec Yoko l’unique, les cinq beatniks entretiennent leur mod attitude par une musique nonchalante (Comptine qui rappelle Where is my mind ? des Pixies) ou énergique (1975) mais toujours mélodieuse, soutenue par des chœurs et un son live bien sentis.
Enregistré au studio Black Box d’Angers, avec aux commandes Peter Deimel (Deus ou The Kills), le groupe a privilégié les prises de son directes et un mix analogique capable de retranscrire l’énergie et une chaleur crado-rock garage. La structure des morceaux (Marthelot’n’clavecine ou Sorry so) est très inspirée par dEUS (pas très étonnant !) : entrée calme et mélodieuse avant l’entrée en scène de guitares rageuses, puis une montée en puissance. Et s’ils n’atteignent pas l’intensité de leurs grands frères belges, leurs compositions n’en demeurent pas moins énergiques et efficaces. Dans les influences possibles on peut citer Oasis (Bassautobahn), Gainsbourg (Alice in Wonderland), ou LCD sound system dans la basse eighties du très bon titre Single qui vient de sortir en EP accompagné d’un titre inédit punk-psychédélique, CPPDCC, très amusant. Après un Trabendo complet en mars, une programmation au Printemps de Bourges, un clip (You gonna say yeah) passé en boucle sur M6, et un EP prometteur, l’avenir s’annonce serein pour les Hushpuppies.