The Predator : la bande-annonce finale ultra cool

On se demande parfois pourquoi Twentieth Century Fox tient autant à la franchise des Predator. 12e plus gros succès américain, en 1987, avec 59M$ aux USA, le film est un vecteur pour la gloire d’Arnold Schwarzenegger dont les chiffres ne cessent de gonfler depuis 1982 et Conan le barbare (39M$). Si la comédie Jumeaux d’Ivan - SOS Fantômes - Reitman est indéniablement son plus gros succès de la décennie, avec 111M$, Predator arrive second au niveau des meilleures recettes du body builder, dépassant les 38M$ de Terminator 1, production indépendante, en 1984, sûrement plus méritante.
Avisé, Schwarzy refuse le sequel, préférant tourner pour Paul Verhoeven un certain Total Recall. Mis en boîte par le tâcheron Stephen Hopkins, avec Danny Glover (L’Arme Fatale) et Gary Busey, le sequel de Predator s’écrase au box-office américain, laissant la franchise à terre pendant 14 ans, et la sortie improbable du premier Aliens/Predator crossover... Pas terrible, mais il y a pire, un second crossover, intitulé Requiem, trois ans plus tard, car le combat de monstres à la Universal, avait tout de même récolté aux USA 80M$, malgré les railleries de la presse.
Pas grave, après un bon film, et trois nanars, la franchise est exhumée une nouvelle fois en 2010, avec un reboot au pluriel... La Fox joue avec le titre, ajoutant une terminaison quantitative qui ne dupera personne, la version de Nimród Antal (le médiocre Motel) est un blockbuster estival raté, qui ne dépassera pas les 130M$ dans le monde.
2018, c’est Shane Black qui est aux commandes, le réalisateur du cool Kiss Kiss Bang Bang et d’un Iron Man 3 de sinistre mémoire, s’est refait une réputation avec The Nice Guys. Quoi de plus logique que de lui confier l’écriture et la réalisation d’un énième Predator. Le retour au singulier s’impose, mais cette fois-ci le déterminant est de rigueur, s’il vous plaît. Ce n’est plus n’importe quel "prédateur", c’est "LE prédateur", le seul et l’unique... Légitimité de Shane Black ? En 87, il écrivait le concurrent direct au film de Scharzy, L’arme fatale, avec Gibson et .. Glover, puis en 1993, c’est le scénario d’un certain Last Action Hero, avec Schwarzenegger, réalisé par... John McTiernan - le réalisateur culte du premier Predator -, qu’’il griffonnait non sans talent. Cela ne s’invente pas.
Avec un casting de seconds rôles méconnus, notamment Boyd Holbrook (Logan, Gone Girl, Night Run...) ou Trevante Rhodes (Moonlight), le pari est risqué pour la Fox, qui doit se résoudre à accepter les exigences d’un classement R pour violence, exigé par le cinéaste, ce qui réjouit les fans de la décennie 80.
L’heure est toutefois aujourd’hui à la bande-annonce finale... Après des trailers basés sur l’action et la peur, le dernier ose un ton inattendu, celui de l’humour, de la déconne, de la cool attitude bad ass. Un virage forcément inattendu, et inédit dans cette franchise, qui laisse une impression mitigée.
Punchlines et dérision en série... L’action est bien-là, pour une longue traque nocturne, la violence ne semble pas feinte... Mais ce ton !
Le film sera à découvrir avec ou sans appréhension le 17 octobre prochain, pour les prochaines vacances. En attendant, l’affiche finale n’innove pas mais confirme la tendance, se défaussant comme Universal le fait depuis plusieurs années maintenant, des crédits. A part cela, rien de bien nouveau chez nos potos extra-terrestres.