Rock
Le 1er octobre 2002
La relève tant attendue de la poussiéreuse Brit-pop.


- Artiste : The Music

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Pochette psyché à souhait ornée d’un sticker marketing "The Music : l’attitude des Stone Roses, le groove des Happy Mondays, l’arrogance de Oasis et la grandiloquence de The Verve". Bon, encore un groupe de pop, made in England. Rien que la référence à Oasis fait mal au cœur. Donc, c’est loin d’être convaincu que l’on lance la lecture du CD de ce nouveau groupe. Et là, après les trois premières notes... à vous de juger.
Quelque part autour de Leeds, cité industrialo-moche du nord de l’Angleterre. Quatre post-adolescents. Vingt ans de moyenne d’âge, une foi étonnante dans leur musique et une assurance qui tient presque de l’arrogance. The Music ne fait pas vraiment du rock et encore moins de la pop. The Music joue une musique de rave party. Une spirale infernale et vicieuse, digne des meilleurs montées de trance goa. Une incantation ponctuée de guitares puissantes et atmosphériques, d’une voix prenante et d’une rythmique rock à l’efficacité redoutable.
Dès l’ouverture, nous savons que nous tenons en mains un album hors norme. The Dance est semblable à une poussée de fièvre. Montées infernales, guitares sur-saturées et réverbération énorme. L’omniprésence des effets apporte une telle spatialité au son, que notre oreille interne se distord au point de déranger notre équilibre. Take the Roag and Walk It enchaîne et déchaîne l’album. Les riffs dignes de Steve Ray Vaughan associés à une rythmique binaire très techno, montrent le deuxième visage du groupe et son penchant pour le rock explosif. Synthèse que l’on retrouve sur Human et sur le "garbagien" Float.
Avec Turn out the Light, l’album prend une nouvelle envergure et nous montre que le quatuor est capable de varier la pulsation de ses morceaux sans perdre une miette de son âme. S’ensuit la déferlante The People, The Gataway et surtout The Disco, hymne digne des 70’s. Et, touche finale à ce tableau de jeunes maîtres, Too High retourne définitivement les pauvres mélomanes que nous sommes. Mélancolie, frisson et énergie, tous les ingrédients sont réunis pour terminer en beauté ce premier essai.
Même si The Music pèche par endroits (défauts de jeunesse), le groupe est la relève tant attendue de cette fameuse Brit-pop poussièreuse et sans envergure représentée par les non moins célèbres Oasis. Même si l’équilibre entre la section rythmique, la voix et la guitare est parfois limite (c’est un choix de production), le quatuor forme une entité homogène digne de Radiohead ou de U2 à ses débuts. Reste à savoir ce que réserve l’avenir. Avant tout, allez les voir sur scène, énergie garantie.