Cabaret métal
Le 28 mai 2003
La diva du glam-métal est de retour : un album pas vraiment révolutionnaire, mais de très bonne tenue.
- Artiste : Manson, Marylin
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L’un des plus impressionnants "entertainers" de la scène métal se rêve toujours en pire cauchemar de l’Amérique. Avec le brin de jugeote qui lui évite de sombrer dans l’auto-parodie comme Alice Cooper ou Ozzy Osbourne.
Marilyn Manson a beau être régulièrement donné en perte de vitesse, tous ses albums depuis Antichrist Superstar montrent une cohérence et une agressivité rares chez les bébés dinosaures du nu-metal (Deftones, Korn et System of a Down mis à part). Evidemment, sur le plan de la provoc’ verbale, Eminem fait mieux. Surtout depuis que Manson s’est affiché chez Michael Moore, dans un Bowling for Columbine où il montre une attitude vis-à-vis des armes à feu bien plus raisonnée que la moyenne des parents de ses fans.
S’est-il donc senti obligé d’en remettre une couche avec The Golden Age of Grotesque, inspiré selon lui par l’esprit cabaret de l’Allemagne des années 20 ? Un prétexte oiseux pour dévoiler dans le livret du CD une esthétique "nazi chic", peut-être très cool pour le teenager américain moyen, mais qui fait déjà beaucoup moins rire de côté-ci de l’Atlantique... D’autant plus que Bowie a joué sur les mêmes ambiguïtés au fin fond de sa période cocaïne des années 70. Cela dit, piocher des idées chez Kurt Weill réussit bien à Manson : exemple, le grandiloquent morceau-titre qui se complaît dans une délicieuse atmosphère décadente.
C’est d’ailleurs ce qui embête un peu : Marilyn Manson serait capable de très grandes choses, si comme sur le Mechanical Animals de 1998, il multipliait les infidélités à une formule sonore éprouvée (virant de plus en plus au rap-métal). Twiggy Ramirez, n°2 du groupe, est parti au début de l’enregistrement, remplacé par le Suédois Tim Skold des obscurs Shotgun Messiah, sans que ce changement ait de répercussion notable sur le son de l’album. Si ce n’est une montée en puissance de l’électro, audible dès le premier morceau This Is The New Shit, ou sur la reprise de Tainted Love qui avait secoué les charts en 2002. En revanche pas de duo avec la Grenobloise Miss Kittin comme annoncé par la rumeur.
Dans cette atmosphère crépusculaire mais un peu trop homogène, le chanteur se rattrape sur les textes : une panoplie de gimmicks orduriers (sur la pornographie et la religion, ses sujets favoris), un questionnement sur la célébrité, la double identité Brian Warner/Marilyn Manson et, en prime, un bon paquet d’insultes adressées à ses détracteurs. Toute similitude avec un rappeur peroxydé venu de Detroit est purement fortuite.
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