Le 9 novembre 2020
- Scénariste : Frank Miller>
- Dessinateur : Rafael Grampá
- Coloriste : Jordie Bellaire
- Genre : Action , Super héros
- Editeur : Urban Comics
- Famille : Comics
- Date de sortie : 18 septembre 2020
A l’approche d’une élection polémique derrière laquelle se cache deux super-vilains, Batwoman s’allie à Lara et Jonathan, les enfants de Superman et Wonder Woman, pour intervenir.
Résumé : La ville de Gotham, berceau de Batman, est - une nouvelle fois - en proie à l’agitation. La population se soulève et s’affronte à l’approche de l’élection du gouverneur local, dont Darkseid et Le Joker tirent les ficelles. Carrie Kelley, ancienne acolyte de l’homme chauve-souris, a désormais endossé le costume de Batwoman. Elle fait équipe avec Lara, alias Superwoman, et son jeune frère Jonathan, qui sont les enfants de Superman et de Wonder Woman. Ensemble ils vont tenter de mettre un terme au chaos qui règne dans les rues…
Après trois opus (The Dark Kinght Returns, The Dark Knight Strikes Again et Dark Knight III), ainsi qu’un premier one-shot (Dark Knight : The Last Crusade - voir la chronique), Frank Miller reprend la plume et s’associe au dessinateur brésilien Rafael Grampá pour nous conter une nouvelle histoire tiré de son univers du Chevalier Noir.
Situé chronologiquement après les événements de Dark Knight III, The Dark Knight Returns : The Golden Child met la relève à l’honneur. Hormis deux très fugaces apparitions, comme pour rappeler leur existence, ni Batman ni Superman n’ont droit de cité. Même si Carrie Kelley et Lara Kent sont déjà apparues dans la trilogie Dark Knight, la filiation est de toute façon très claire : Batwoman emploie les mêmes méthodes discutables que son mentor, tandis que Superwoman et son frère ont hérité de toute la panoplie de super-pouvoirs de leurs parents.
© Frank Miller, Rafael Grampá, Jordie Bellaire / Urban Comics
La courte longueur du récit (48 pages) fait qu’il est difficile de développer les personnages mais Frank Miller y parvient avec au moins deux d’entre-eux. Batwoman est une vraie dure à cuire qui se complait dans la terreur qu’elle instille dans les rangs ennemis, et Superwoman se pose en jeune adulte désabusée par les humains et leurs comportements.
En revanche, face à ces deux forts caractères, Jonathan, le dernier né, est clairement éclipsé. C’est fort dommage car c’est lui qui donne son nom à l’histoire (“l’enfant d’or”) et on aurait pu attendre qu’il soit davantage travaillé et mis en avant.
Les super-vilains ne sont guère mieux lotis. D’autant que si l’on pardonnera au Joker de faire du Joker, à savoir engendrer le chaos sans véritable objectif, on a du mal à comprendre ce que Darkseid, habituellement occupé à conquérir l’univers, vient faire dans une élection locale...
© Frank Miller, Rafael Grampá, Jordie Bellaire / Urban Comics
Tout comme sa trilogie, Frank Miller teinte The Golden Child d’une couleur éminemment politique. Le contexte sociopolitique sous tension de son histoire rappelle clairement la situation actuelle aux États-Unis, voire les manifestations hongkongaises. Et si le parallèle avec notre réalité n’était pas assez évident, l’un des candidats à l’élection a les traits de Donald Trump.
Avec ses trois jeunes protagonistes, l’auteur fait de la jeunesse la clef de l’avenir de la société. Au travers de leur confrontation solitaire (ni Batman ni Superman ne sont là), il montre que cette jeunesse doit faire face et lutter pour ses droits.
Malheureusement, ce message politique se noie sous un scénario brouillon. Le récit est certes court mais les événements s’enchaînent trop rapidement, partent dans de nombreuses directions et vont droit au but, laissant un sentiment de superficialité. La narration extrêmement hachée n’aide pas non plus, et les pensées et propos des personnages sont parfois difficiles à saisir.
Du côté du dessin, Rafael Grampá livre un travail d’une très grande qualité. Ses illustrations, véritables amoncellements de petits traits, rappellent fortement celles de Jean Giraud et l’on veut prendre son temps pour les regarder. La publication d’Urban Comics pousse d’ailleurs le vice jusqu’à proposer une version encrée de l’histoire, sans texte ni couleurs.
Le dessinateur brésilien prolonge aussi véritablement le scénario puisque l’Amérique reste bien présente avec certaines planches qui pourraient clairement s’inscrire dans le mouvement pop art ; bien aidées en cela par les couleurs criardes de Jordie Bellaire.
Du reste, le découpage est efficace et les scènes d’action dynamiques !
© Frank Miller, Rafael Grampá, Jordie Bellaire / Urban Comics
Au final, même si le scénario de The Dark Knight : The Golden Child n’est pas le plus abouti qui soit, il reste divertissant, et la seule association au sublime travail de Rafael Grampá mérite amplement que l’on s’attarde sur ce one-shot.
136 pages, - 15,5 €
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