Le 30 octobre 2022
D’une infinie douceur, The Car distille ses mélodies complexes avec charme et retenue, conférant un autre niveau de lecture à la carrière de ses auteurs.
- Genres : Pop-Rock, Rock
- Groupe : Arctic Monkeys
- Label : Domino Records
- Date de sortie : 21 octobre 2022
- Plus d'informations : Site du groupe
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Critique : Ce nouveau millésime des Arctic Monkeys, devenus des références en l’espace de quelques albums fulgurants, rime plus avec calme et volupté qu’avec l’ardeur de leurs débuts. En convoquant des accents soul et jazzy, en troquant la guitare vrombissante aux violons emprunts de lyrisme, Alex Turner et sa bande se réinventent avec au moins autant d’audace que de talent. Ce faisant, le groupe prolonge le sillon creusé il y a quatre ans par le délicat Tranquility Base Hotel And Casino (2018). Ce dernier avait surpris son monde pour le meilleur. The Car, comme son prédécesseur, marque un tournant qui oppose à la fougue des débuts une sagesse qui ajoute une profondeur exceptionnelle à leur carrière. On peut désormais affirmer qu’elle est d’une immense richesse.
Il faut revenir à ce que ces jeunes de Sheffield, en Angleterre, ont réalisé au milieu des années 2000. À peine vingt ans et inconnus au bataillon, ils sortaient coup sur coup Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not (2006) et Favorite Worst Nighmare (2007), provoquant un rare engouement. On pourrait parler de leur sextuple disque de platine au Royaume-Uni pour le premier cité, ou bien leur statut de tête d’affiche au mythique festival de Glastonbury dès 2007. Avec les Monkeys, chaque album est alors la promesse d’une énergie dingue et d’un rock survolté et mélodieux. Après le summum AM, en 2013, il semble que le groupe songe à un tournant, estimant à raison ne pouvoir aller plus loin sans renouvellement.
C’est au bout de ce virage que The Car se situe. Il fait partie de cette classe de disques qui s’écoutent des dizaines de fois, apparaissant plus riche et fertile à chaque essai. La voix suave de Turner caresse les oreilles dès la première écoute, mais la complexité des mélodies donne l’impression qu’elles nous fuient sans cesse, refusant de nous satisfaire d’entrée. Alors que les Monkeys pouvaient signer il y a dix ans de grands thèmes musicaux capables d’enivrer les stades, point de cela ici. Pourtant, les balades mélancoliques et les violons de The Car font appel à un autre niveau de lecture chez l’auditeur, qui touche le cœur un peu plus en profondeur.
The Car se susurre au coin du feu. Il se révèle avec la force d’un murmure qui n’a pas besoin d’en faire plus, se savoure au gré du temps qui file. Surtout, il nous donne déjà rendez-vous dans quelques années, pour voir ce qu’il en restera. On peut déjà promettre que pour la suite, on sera là.
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