Le 28 juin 2017
Second album de Lando Chill sous le label génial Mello Music Group, The Boy Who Spoke to the Wind crée tout un univers envoûtant par son hip-hop inclassable.
- Date de sortie : 23 juin 2017
- Plus d'informations : Le Bandcamp de The Boy Who Spoke to the Wind
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Notre avis : Artiste à part au sein d’un label porté par l’art du sample d’Apollo Brown et la voix d’Oddisee, Lando Chill explore lui une dimension plus abstraite et spirituelle d’un hip-hop qui ne ressemble qu’à lui par la multitude de sonorités qu’il réunit. Très novateur par rapport à For Mark, Your Son, son premier projet, le natif de Chicago basé à Tucson déroule avec The Boy Who Spoke to the Wind des sujets sociétaux sur la condition des afro-américains certes redondants dans un genre musical qui s’en saisit à de très nombreuses occasions mais avec cette valeur ajoutée l’esprit très posé et sage d’un MC polyvalent issu d’une autre planète. Convoquant une image de bohème tout droit sorti du désert de Sonora, Lando Chill pousse son univers aux confins d’un mouvement dont le qualificatif « alternatif » résulterait d’une incapacité à le caser dans des catégories bien définies. Ses sonorités se soudent solidement sous un esprit planant justifiant le Chill de son nom d’artiste mais déploie grâce au talent de son entourage de producteurs et musiciens une constante innovation. Une palette de couleurs étonnante et diversifiée vient dessiner sa vision personnelle d’une société et donner vie à une recherche intérieure en amorçant dans le modernisme de son album un esprit soul puissamment militantiste. A ce titre, Black Boy Run et son instrumentale qui a elle-seule provoque l’élévation de l’âme pour rejoindre le monde du rappeur arizonien enchante l’auditeur par le retentissement profond qu’ont les chœurs et le leitmotiv « See that black man run » sur lui.
A l’écoute, The Boy Who Spoke to the Wind rappelle des œuvres tout autant culottées et inclassables comme le Because the Internet de Childish Gambino par le flegme apparent du rappeur à poser sur un n’importe quoi (de grande qualité) et de le faire de bien différentes façons. La ligne directrice de Lando Chill se tient mieux que celle du génial chanteur et créateur d’Atlanta (allez voir cette série), plus perceptible et moins hyperactive, mais on trouve dans beaucoup de morceaux de ce second album des tics de productions et de mixages similaires. En réalité, de cette comparaison persiste cette sensation d’écouter avec des titres comme The Wind & The Rain et O Alquimista des prolongements de Flight of the Navigator (le Gorillaz-like ultime de Because the Internet) dans le style. Bien évidemment Lando Chill insuffle à chacun de ses morceaux son identité, pas celle des autres, toutefois les accords de guitares mélancoliques et leur léger retrait dans le mixage provoquent le même sentiment que le surprenant son de Childish Gambino, à la différence que le jeune de Tucson façonne sur la durée et de bien des manières l’aspect aérien de ses compositions. Jouissant d’une maîtrise formelle en tout point pertinente au vu de ce qu’elles produisent sur l’auditeur, ces expérimentations offrent à l’album un renouvellement quasi-perpétuel brisant la notion de rap dans son idée la plus stricte, où Lando Chill se libère des contraintes couplet / refrain pour faire ce qui lui chante (et sans vocodeur, merci à lui). Malgré quelques morceaux décousus tel que The King of Salem, trop vite lassant, The Boy Who Spoke to the Wind montre l’étendue des talents multiples de son auteur, nouveau mais déjà atout majeur de Mello Music Group.
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