Out of time
Le 5 novembre 2003
Toujours pas les pieds sur terre, les jeunes espoirs de la pop anglaise reviennent avec leur deuxième album.


- Artiste : The Electric Soft Parade

L'a écouté
Veut l'écouter
Les deux frères White de Brighton offrent une (courte) suite à leur premier album de 2002. Alors, rejeton lointain de l’Abbey Road des Beatles ou énième bégaiement de la pop anglaise ?
Malgré le titre choisi pour ces nouvelles aventures, difficile pour Electric Soft Parade de camoufler ses origines anglaises. D’entrée de jeu, Things I’ve done before superpose Beatles et Stone Roses (et cela sans trop sonner comme Oasis, ce qui est méritoire). Encore faut-il préciser qu’il s’agit d’une certaine Angleterre. Aussi éloignée de l’Angleterre urbaine de So Solid Crew ou des Audiobullys que celle de Pink Floyd l’était de celle des Who. Les frères Thomas et Alex White (qui ne sont pas de la famille de Meg et Jack des White Stripes, faut-il le préciser) cultivent un détachement mélancolique, à la limite de la candeur. Encore ne dédaignent-ils pas un peu de rentre dedans, comme sur le saturé Headacheville qui offre une poussée d’adrénaline bienvenue à la fin de The american adventure
A peine plus d’un an après avoir fait un carton plein outre-Manche avec Holes in the wall et son épique single Silent to the dark, les juvéniles frangins de Brighton éprouvent la même formule miracle. Leur point fort : un sens de la mélodie qui fait mouche, comme sur le single Lose yr frown. Ainsi qu’une utilisation judicieuse des orgues, guitares, violons ou samplers, dont ils jouent eux-mêmes la quasi totalité. Le son parcimonieux de Bruxellisation, élégante ballade folk-psyché, en fait un des sommets de l’album, sur tapis de cordes à peine perceptible. Autre bijou : The wrongest thing in town, et sa longue montée finale.
N’allez donc pas imaginer qu’avec leur nom (emprunté à l’un des albums les moins bien considérés de la bande à Morrison), The Electric Soft Parade vont servir de première partie à la tournée tiroir-caisse des Doors. Le cousinage avec la pop des Anglais Doves et Alfie, ou de manière un peu tirée par les cheveux (et par la barbe), des Californiens de Grandaddy, semble plus évident. Même morceaux à tiroirs, même brouillard sonore, bref même univers parallèle. Un bémol : 36 minutes, c’est un peu court même si avec les Strokes et autres inconditionnels du format 33 tours, on commence à avoir l’habitude.