Air de repos
Le 29 janvier 2004
Retour apaisé et apaisant des deux Versaillais, avec un album en forme de baume musical pour oreilles gercées.
- Artiste : Air
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Revenus de tout (tournées, studio, ambitions démesurées), les deux Versaillais signent avec Talkie Walkie un disque apaisé et apaisant, sorte de baume musical pour oreilles gercées. Le soleil est à nouveau près de nous.
Entre la sortie de 10000 hertz legend, début 2001, et ce Talkie Walkie, beaucoup de choses ont changé dans la façon qu’ont Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel de concevoir leur monde musical. Après une tournée mondiale harassante pour défendre un disque audacieux mais difficile, un séjour prolongé dans leur studio était de mise, puisque pas moins de trois projets à mener en parallèle se présentaient à eux : l’illustration des textes de l’écrivain italien Alessandro Barrico (qui donna l’intriguant City reading), la partition musicale du ballet contemporain de Anjelin Preljocaj, et puis ce nouvel album. Ajoutez à cela une participation à la bande originale de Lost In translation, et vous aurez une idée de l’emploi du temps du duo lors de ces deux dernières années.
Air réservant au ballet ses morceaux les plus "industriels", et aux lectures de l’Italien ses plages les plus aérées, Talkie Walkie s’est peu à peu imposé comme un retour aux sources des Premiers symptômes, ces Le soleil est près de moi à la luxuriance tranquille. A ceci près que les sept chansons ici présentes (plus trois instrumentaux magnifiques) ont adopté un format pop inédit chez le duo : construites autour de l’éternelle paire couplet-refrain, elles ne dépassent pas les quatre minutes. Et finis les gimmicks répétés à l’infini (Sexy boy, Kelly watch the stars) : Air raconte maintenant de petites histoires qui, certes, entrent parfaitement dans leur environnement rétro-futuriste (Surfing on a rocket, Biological), mais proposent aussi une trame concrète de laquelle l’auditeur peut aisément s’échapper grâce à ces mélodies si peu palpables mais pourtant toujours imparables.
Ajoutez à cela le travail de finition de Nigel Godrich (producteur de Radiohead ou Beck) et surtout les arrangements du toujours fringant Michel Colombier (Gainsbourg, Pierre Henry, Prince), et vous aurez une idée de ce qui vous attend à l’écoute de ce disque faussement modeste mais vraiment réussi. 10000 hertz legend était un petit grand disque ; Talkie Walkie est un grand petit disque.
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