Mariage gai
Le 8 mars 2005
Un album comme on n’en rêvait plus de la part du groupe de Leeds : enlevé, posé et ambitieux.
- Artiste : The Wedding Present
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Après ce qui ressemble à un véritable cratère discographique (dix ans de disette), le groupe culte de Leeds, connu pour ses guitares grises et ses atmosphères chrysanthèmes, revient le sourire aux lèvres, avec un disque qu’on le croyait incapable d’écrire.
Comme quoi il ne faut jamais dire "Take fountain, je ne boirai plus de ton eau". Moi qui croyais le groupe de David Gedge mort et enterré, moi qui fus à deux doigts de revendre mes exemplaires des grandioses George Best et Seamonsters pour une bouchée de nouveautés et de troquer ma collection de 45 tours rassemblés sous la bannière Hit parade contre une compilation regroupant les meilleurs groupes en "The" de ces trois dernières années, me voilà sauvé de justesse.
Car après neuf ans d’abstinence discographique et treize d’absence de qualité, Take fountain est un album comme on n’en rêvait plus de la part du groupe de Leeds. Lui qui paraissait si brouillon et gris, lui qui faisait valoir son énergie plutôt que son oreille, ses guitares plutôt que la voix de Gedge, le voilà qui réussit l’incroyable pari de garder intacte son inimitable patine sonore, tout en y incorporant des ingrédients (cordes, arrangements vocaux) que l’on aurait jurer incompatibles avec celle-ci.
Si l’on excepte le trop figé It’s for you et son mauvais effet Placebo, Take fountain est un sans faute : à côté des pop songs énergiques que sont Ringway to Seatac ou Always the quiet one, quel plaisir de trouver d’authentiques ballades adaptées à l’organe caverneux de Gedge (le single I’m from further North than you ou Mars sparkles down on me) ! Et surtout, ce groupe qui se targuait de jouer plus vite que son ombre et d’expédier ses ritournelles désarticulées en moins de 2 minutes 30, prend maintenant le temps de développer ses morceaux en longueur. C’est grandiose sur Interstate 5 et sa curieuse trompette mexicaine qui sonne comme un clin d’œil à Tarantino, et sur le final de Perfect blue, où d’harmonieuses cordes dessinent peut-être un futur plus radieux au Wedding Present, même si on se doutait bien dès le début qu’avec ce groupe ce serait "pour le meilleur et pour le pire", comme dit m’sieur l’curé.
Take fountain, The Wedding Present (Scopitones/Talitres)
Tracklisting :
1 On ramp
2 Interstate 5 [extended version]
3 Always the quiet one
4 I’m from further North than you
5 Mars sparkles down on me
6 Ringway to Seatac
7 Don’t touch that dial [Pacific Northwest version]
8 It’s for you
9 Larry’s
10 Queen Anne
11 Perfect blue
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