Ceux qui aiment Thomas Gunzig ne seront pas dépaysés. Ceux qui ne connaissent pas encore cet écrivain auront un aperçu juste de son univers et de ses personnages de prédilection. En cinq nouvelles, il brosse dans ce recueil les portraits de ces paumés qu’il apprécie tant, ces éclopés de la vie, névrosés ou autres frappadingues.

Cet ouvrage est placé sous le signe de la musique, Take 5 étant un titre emprunté à Dave Brubeck. Car en matière de rythme, Gunzig connaît la chanson. Il sait faire jazzer sa phrase, lui offrir un souffle, lui insuffler une énergie qui, à tous les coups, entraîne son lecteur. Parfois tendres, parfois plus violents, ses personnages s’ébattent tout naturellement sur des tempos variables. Qu’il s’agisse d’amour passion ou de folie furieuse, ils semblent tous prédestinés à encaisser les coups de la vie jusqu’à l’extrême.

N’oublions pas non plus le côté cynique de Gunzig. Plus c’est gros, plus ça passe ! Expert pour débusquer la mesquinerie chez ses semblables ou la petitesse de ses voisins, il aime brosser les faiblesses et tares des uns et des autres. Au final, on se demande si l’on doit prendre tous ces protagonistes au sérieux. Un regret cependant. La composition se termine vraiment trop rapidement. Court, définitivement trop court !